Florence Humbert
ConchylicultureL'huître dans une mauvaise passe
Depuis deux ans, une maladie frappe les jeunes huîtres, entraînant un taux de mortalité sans précédent. C'est toute une filière qui s'inquiète aujourd'hui pour son avenir.
Y aura-t-il des huîtres pour les fêtes de fin d'année 2010 ? La question peut sembler farfelue. En effet, à raison de 130 000 tonnes par an, la France est le premier producteur européen et le quatrième sur le plan mondial. Seulement voilà, depuis deux ans, les parcs ostréicoles de l'Hexagone sont victimes d'une hécatombe massive et foudroyante, qui touche plus particulièrement les juvéniles (huîtres de moins de un an), détruisant dans certains cas jusqu'à 80 % du cheptel. « Compte tenu du cycle de production des huîtres, on s'attend à un manque cruel de produits sur les deux saisons prochaines », explique Goulven Brest, président du Comité national de la conchyliculture (CNC). Plus grave, la filière redoute une nouvelle épizootie, comme celles qui ont laminé successivement l'huître creuse portugaise (Ostrea angulata), puis l'huître plate (Ostrea edulis) dans les années 60. Si la première a pu être remplacée avec succès par Crassostrea gigas, une espèce originaire du Japon qui représente dorénavant 95 % des huîtres produites dans le monde, l'huître plate, en revanche, ne s'en est jamais vraiment remise.
La triploïde montrée du doigt
Certes, en été, durant la période de ponte, les jeunes huîtres sont fragilisées, donc plus vulnérables aux agents pathogènes, ce qui
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