ENQUÊTE

Compléments alimentaires à base de plantesNos grands-mères ont bon dos

Les fabricants tentent de s’appuyer sur une longue tradition d’usage pour soustraire leurs produits à base de plantes à la réglementation. Pourtant, les substances actives présentes dans les gélules peuvent être bien différentes de celles utilisées dans le passé.

Lorsque la nouvelle réglementation exigeant de prouver les allégations santé a été mise sur pied, les fabricants d’aliments et compléments alimentaires à base de plantes ont, comme les autres, envoyé leurs dossiers justificatifs (plus de 1 500) à l’Aesa (Autorité européenne de sécurité des aliments). Douche froide à la réception des résultats : sur les 27 dossiers étudiés, aucun n’avait reçu le feu vert de l’agence, faute de preuves convaincantes à ses yeux. Le lobby des produits à base de plantes a alors tout fait pour que Bruxelles n’exige pas le même niveau de preuve que pour les autres. Le raisonnement des industriels : une longue tradition d’usage est plus adaptée qu’un essai clinique pour démontrer l’efficacité d’une plante.

Vive la tradition !

Il est vrai que les industriels ont un argument tout trouvé : la réglementation des médicaments. Une directive de 2004 prévoit que ceux à base de plantes puissent obtenir une autorisation de mise sur le marché sans fournir les mêmes essais cliniques que les autres, juste en alléguant d’une longue tradition d’usage. Dans ce cadre, l’Agence européenne du médicament publie des monographies sur de

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