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Laurence Delain-David
Présentée comme un grand pas en avant, la complémentaire santé pour tous s’annonce donc plus problématique que prévu pour les salariés, qui sont désormais dans l’obligation d’adhérer au contrat Ani que leur soumet leur entreprise. Ceux qui pensent perdre au change (par rapport à leur mutuelle individuelle ou à celle de leur conjoint) doivent donc se renseigner sur les nombreux cas de dispense qui existent.
Sept de ces cas de dispense ménagent, à condition toutefois que le salarié soit en mesure de présenter à son entreprise les pièces justifiant une dérogation, des issues de sortie non conflictuelles. Dans tous ces cas, vous pouvez profiter d’une dérogation, sous réserve d’être couvert comme ayant-droit.
Si celle-ci a été activée en dernière minute par décision unilatérale de l’employeur (c'est le cas de nombreuses TPE qui se sont équipées sous la contrainte quelques semaines avant l’entrée en vigueur de l’Ani) et non par accord collectif négocié ou référendum, vous pouvez refuser d’adhérer, en vertu de l’article 11 de la loi Evin de 1989. Celui-ci stipule « qu’aucun salarié employé dans une entreprise avant la mise en place, à la suite d’une décision unilatérale de l’employeur, d’un système de garanties collectives (…) ne peut être contraint à cotiser contre son gré à ce système ». Seul bémol, « si la cotisation est financée à 100 % par l’employeur, on sort du cadre de la loi Evin et on doit accepter le contrat », précise Olivier Pericchi.
Si votre contrat est inférieur à douze mois, vous pouvez refuser d’adhérer à la complémentaire Ani, si ce cas de dispense est prévu par le régime de couverture santé de l’entreprise (à vérifier systématiquement). Si le CDD (ou la mission) est plus long(ue), vous pouvez refuser, à condition d’être déjà couvert individuellement.
Vous pouvez refuser l’adhésion à la mutuelle d’entreprise si elle se traduit par une cotisation égale ou supérieure à 10 % de votre rémunération brute. À noter, ce seuil tient compte de toutes les couvertures de protection sociale complémentaires obligatoires souscrites par l’entreprise.
Si votre situation de revenus ouvre ce droit, vous n’êtes pas obligé d’adhérer au contrat d’entreprise.
* Aide à l'acquisition d'une complémentaire santé
Si ce cas est prévu par le régime de complémentaire santé de l’entreprise, vous pouvez être dispensé temporairement de l’adhésion au contrat collectif, jusqu’à échéance de votre contrat individuel.
Si le contrat collectif de votre conjoint prévoit une adhésion famille obligatoire (ayants-droit couverts), vous pouvez refuser le contrat de votre entreprise, sous réserve qu’elle ait prévu cette dispense. Faute de quoi, votre mutuelle s’impose, sachant que vos enfants pourront, le cas échéant, y être rattachés.
Les salariés couverts en tant qu’ayants- droit (via leur conjoint par exemple) par une mutuelle santé qui relève d’un régime particulier, peuvent refuser d’adhérer à la mutuelle obligatoire.
Laurence Delain-David
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