Élisa Oudin
Commerce alimentaireDes chemins tortueux jusqu’à notre assiette
Quelques grands groupes mondiaux contrôlent une large partie de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Or, les répercussions de la guerre en Ukraine révèlent les faiblesses de ce système et les risques de pénuries.
Un système fragile
À peine les chars russes avaient-ils passé les frontières ukrainiennes, le 24 février 2022, que le cours du blé a flambé sur les places boursières d’Europe et des États-Unis. La cotation Euronext a bondi de 290 à plus de 420 € la tonne en 10 jours. Le colza, lui, a franchi la barre des 1 000 € mi-mars – du jamais vu. Les coûts des denrées agricoles dépassent désormais les pics atteints au lendemain de la crise financière de 2008, qui avaient provoqué des « émeutes de la faim » dans le monde arabe.
Pourquoi un tel affolement, alors que cette guerre se cantonne à un seul pays ? Les deux belligérants sont des fournisseurs majeurs de céréales : l’origine « Mer noire », qui englobe les productions russe et ukrainienne, représente 30 % des exportations mondiales de blé et d’orge, 70 % de celles de tournesol et 20 % de celles de maïs. Or, actuellement, deux tiers des récoltes ukrainiennes sont bloqués sur place, et les expéditions russes ont chuté brutalement ou ont été interrompues, alors que les populations de dizaines d’États, en particulier d’Afrique et du Proche-Orient, dépendent de ces livraisons. Ce conflit militaire, associé à l’envolée des prix, trop élevés pour certaines
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Elsa Casalegno