ENQUÊTE

Cautionnement bancaireLa nouvelle machine à cash des banques

En une décennie, les établissements de crédit français ont réussi à transformer les garanties souscrites par les emprunteurs immobiliers en source de revenus conséquents. Un travail de ­professionnel, réalisé dans la discrétion.

Simple, parfaitement légale et quasiment indolore pour le client. La méthode mise en œuvre depuis quelques années par les banques françaises pour gagner de l’argent grâce au cautionnement bancaire est ingénieuse, à défaut d’être déontologiquement irréprochable.

Pour saisir la nature du problème, il faut remonter une quinzaine d’années en arrière. Au début des années 2000, sur le marché immobilier, un emprunteur sur dix souscrit son prêt sans garantie. Sa capacité de remboursement suffit, il présente un profil sans risque. Cinq sur dix souscrivent à une des deux formes de garantie légale existante, l’hypothèque et l’inscription de privilège de prêteur de deniers (IPPD, voir lexique). Un client se range dans la catégorie « divers », par exemple le nantissement d’un autre bien. Trois clients, enfin, choisissent un cautionnement. Dans ce dernier cas, une société spécialisée garantit à la banque qu’elle paiera à la place de l’emprunteur si ce dernier est défaillant.

Voici maintenant à quoi ressemble le marché en 2013. Selon une étude de l’Observatoire du financement du logement, les prêts sans garantie sont en voie d’extinction. Ils ne représentent plus

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