Arnaud de Blauwe
CaféLa guerre des capsules
Quand une marque exploite un filon prolifique pour lequel elle a lourdement investi, les concurrents ne sont pas les bienvenus. Illustration avec le cas Nespresso.
Sur le terrain des capsules de café, la bataille fait rage. Les positions se sont figées autour de deux belligérants. D’un côté, Nespresso, la marque emblématique du géant suisse Nestlé. De l’autre, Ethical Coffee Company (ECC), une société suisse également. En embuscade, un troisième intervenant, le groupe néerlandais D.E. Master Blenders, qui possède L’Or, Maison du café. L’enjeu ? La commercialisation dans les grandes surfaces européennes, et spécialement françaises, de capsules compatibles avec les cafetières Nespresso (voir encadré ci-dessous). Le conflit s’enlise, émaillé par des actions en justice, sorties médiatiques, coups tordus… À écouter Jean-Paul Gaillard, bouillonnant PDG et fondateur de ECC en 2008, l’affaire prend même parfois l’allure d’un roman d’espionnage. Filatures, écoutes et documents « égarés » : les accusations sont nettes, les preuves apportées moins.
Si Nespresso a délégué à plusieurs industriels (Magimix, Krups…) la fabrication de ses machines, il garde la main sur la vente de ses capsules. Leur distribution se fait exclusivement via ses 300 boutiques dans le monde, son site Internet ou par téléphone. Dans le même temps, la marque soigne son image à coup d’élégantes campagnes de pub portées par George Clooney, désormais indissociable de Nespresso. « Nous
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