ENQUÊTE

CacaoReportage au Ghana

Certifiée Fairtrade, la coopérative Kuapa Kokoo apporte un peu d’équité dans la vie des planteurs.

En cette fin du mois de novembre, à Amankwatia, petit village de la province d’Ashanti, au centre du Ghana, la récolte du cacao bat son plein. Devant les maisons, les fèves pourpres sèchent sur des tables de fortune. Et dans les vergers, les lourdes cabosses affichent une jolie couleur jaune. C’est le moment de la cueillette à l’aide de longues perches, le cacaoyer ayant la particularité de porter ses fruits directement sur le tronc et les branches principales. Un travail harassant, faute de mécanisation. Il faut ensuite transporter les cabosses à la ferme, en extraire les fèves et les empaqueter dans des feuilles de bananier pour qu’elles fermentent, avant de les sécher. Quelque cinq cents familles vivent ici au rythme du cacao. Seule une piste en terre rouge mène au village, à plus d’une heure de route d’Offinso, la ville la plus proche. Les maisons en torchis coiffées de tôle ondulée ne disposent ni d’eau ni d’électricité. Ici, les revenus tirés du cacao sont maigres. La productivité à l’hectare est très faible : autour de 400 kg contre 2 à 3 tonnes dans les plantations intensives indonésiennes. « J’utilise très peu de pesticides et de fertilisants, et je n’ai pas les moyens de renouveler mes plans », déplore Hawa Kunaduka, 66 ans et mère de cinq enfants, qui exploite seule depuis la mort de son mari une parcelle d’environ un hectare.

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Florence Humbert

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