ENQUÊTE

BeurreEnfin réhabilité !

Délicieux mais calorique, le beurre a eu longtemps mauvaise presse. À tort. Consommé avec modération, il ne manque pas d’atouts santé.

« Mangez du beurre », proclamait la une du Time Magazine du 23 juin dernier. La prestigieuse revue américaine consacrait un dossier complet aux erreurs scientifiques qui ont conduit à la diabolisation des matières grasses depuis près d’un demi-siècle et à ses conséquences catastrophiques pour la santé publique. Une volte-face spectaculaire dans un pays où le low fat (pauvre en matières grasses) a été érigé en dogme, où les programmes nutritionnels recommandent de limiter drastiquement les graisses animales et le cholestérol au profit de fruits, de légumes et de céréales. Avec un objectif clairement affiché : réduire les risques de maladies cardiovasculaires et enrayer la montée de l’obésité. Ces maladies frappant surtout les pays développés, la condamnation du gras n’a pas tardé à se répandre dans tous les pays industrialisés. En France, pourtant pays de la gastronomie et du bien-manger, médecins et nutritionnistes ont donc à leur tour voué aux gémonies la graisse animale présente dans le beurre, le lait, le fromage et la viande. Dans les années 80, la phobie des lipides tourne à l’obsession chez les jeunes femmes soucieuses de leur ligne et les hommes mûrs hantés par leur taux de cholestérol et le spectre de l’infarctus. Au grand dam des fabricants de beurre qui ont

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