ENQUÊTE

AutoLe contrôle technique dérape

Protocoles aberrants, tests impossibles, risque de mise en panne, discrimination des hybrides, le millésime 2017 du contrôle technique auto tient du délire administratif.

Depuis le 1er janvier 2017, toute voiture qui se présente au contrôle technique auto avec le voyant de diagnostic moteur (1) allumé se voit frappée d’une contre-visite obligatoire. « C’est aberrant, s’emporte Jean-Claude, gérant de deux centres de contrôle technique du Sud-Est. Avec ce nouveau délire administratif, on envoie les gens chez le garagiste avec à la clé une facture de 60 à 80 € pour simplement éteindre un témoin qui n’a aucun lien de cause à effet avec la pollution émise. » Depuis janvier également, les contrôleurs doivent vérifier la visibilité à travers les vitres avant et pare-brise fumés. Si on ne peut pas « distinguer clairement l’intérieur », le véhicule est refusé et doit obligatoirement repasser une contre-visite. Sauf que l’appréciation de l’opacité est laissée aux contrôleurs. « Sans mesure scientifique, c’est source de litiges », précise Jean-Claude. De plus, des dérogations existent pour les véhicules blindés et les personnes souffrant d’affections de la peau spécifiques. « Bilan : des clients se font délivrer des certificats médicaux de complaisance ! », soupire-t-il.

Plus grave, notre contrôleur révèle un biais majeur des tests antipollution. En effet, les mesures des émissions des pots d’échappement, essence comme diesel, exigent d’accélérer

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Michel Ebran

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