ENQUÊTE

Au service de la pub

Le Bureau de vérification de la publicité est bien mal nommé. Organisme interprofessionnel, il conseille les annonceurs et ne protège en aucun cas les consommateurs.

BVP

D'emblée, on part sur un malentendu. C'est un organisme censé encadrer les annonceurs, et sa propre dénomination pourrait être assimilée à de la publicité trompeuse. Il s'appelle Bureau de vérification de la publicité (BVP). «Bureau», ça vous a un petit air étatique, tendance soviétique ; «vérification» fleure le contrôle tatillon. Dans les faits, le BVP n'a rien à voir avec cette image. Contrairement à l'idée largement répandue, il ne s'agit pas d'un organisme public mais d'une association interprofessionnelle, financée uniquement par ses adhérents : annonceurs, agences de publicité et médias.On comprend qu'un tel statut n'incite guère à la sévérité. D'autant que celle-ci pourrait rester lettre morte, le BVP n'étant doté d'aucun pouvoir coercitif. Un pouvoir que ne revendique d'ailleurs pas Joseph Besnaïnou, son directeur général : «Notre rôle n'est pas de censurer mais de permettre à la publicité d'être aussi «sûre» que possible vis-à-vis de la loi et de la déontologie.» En clair, il s'agit d'éviter aux annonceurs d'avoir à affronter un procès ou les foudres d'un public scandalisé. Mais, attention, «nous ne demandons aucune justification sur les allégations avancées, ce n'est pas notre rôle. Nous faisons confiance par principe : on est un organisme

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