Assurance autoÇa résilie sans arrêt

Confrontés à une bourse morose, des catastrophes en série (inondations, tempêtes...) et des indemnisations à verser de plus en plus lourdes, les assureurs se débarrasseraient-ils de leurs mauvais clients? «Nous sommes dans une période de surveillance accrue du portefeuille, affirme Jean Pringault, de la Ligue des droits des assurés(1). En auto, les assureurs ne tiennent plus compte prioritairement du taux de bonus/malus ou de l'ancienneté. Deux sinistres, même non responsables, sur un ou deux ans, riment fréquemment avec résiliation à l'échéance qui suit.» Cet agent MMA, rencontré dans une ville de Poitou-Charentes, est sur la même longueur d'onde : «Statistiques à l'appui, on sait qu'un assuré qui cumule les petits sinistres finira par en avoir un de plus grave. On préfère ne plus l'avoir chez nous à ce moment-là! Alors, on anticipe : chez MMA, ce qui était permis il y a peu ne l'est plus aujourd'hui.» Et pour alléger un portefeuille, tous les coups sont permis.

Un agent AGF de Bourgogne raconte : «Allianz, notre maison mère, ayant eu des soucis financiers, il a fallu limiter les frais. Dans le calcul de la "sinistrabilité" des assurés, les AGF ont ainsi pris en compte les dépannages effectués par Mondial Assistance (même groupe que les AGF). De fait, des assurés se sont retrouvés avec une longue liste de sinistres, ce qui a motivé leur exclusion !» Sous