ENQUÊTE

Associations humanitairesTransparence en trompe-l'oeil

Faute de réglementation précise, les graphiques censés renseigner les donateurs sur l'utilisation de leur argent ne les informent pas valablement. Pour se faire une idée étayée, il faut aller plus loin.

Ayant dépensé des centaines d'euros en cadeaux de Noël, Isabelle décide de faire un effort en faveur d'une association humanitaire. Le hasard - ou le professionnalisme des agences de marketing direct - faisant bien les choses, sa boîte aux lettres est, à l'approche des fêtes, envahie d'appels aux dons. Voilà, pense-t-elle, l'occasion de choisir intelligemment le destinataire de son chèque. Car, à côté de la lettre déchirante, du petit cadeau et de l'enveloppe T figure souvent un graphique évoquant les comptes de l'organisme.La publication d'un tableau synthétique est d'ailleurs obligatoire (pas forcément dans les appels aux dons cependant) pour tous les organismes faisant appel à la générosité publique. Ce « compte d'emploi des ressources » (CER) doit faire figurer les montants utilisés pour les « missions sociales » (cause défendue, objectif affiché) et ceux affectés aux frais de fonctionnement ou encore de collecte des dons. L'occasion, pensent les donateurs, de comparer les associations sur des bases objectives : en choisissant celui qui affiche le pourcentage le plus élevé dans la rubrique « missions sociales », on peut être certain que l'argent n'est pas dilapidé au siège. En évitant celui qui confesse un montant

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