Erwan Seznec
Appel au boycottÀ utiliser à bon escient
L’expérience le montre, le boycott peut inciter une entreprise à améliorer ses pratiques sociales ou environnementales. Mais comme toutes les armes, il est à manier avec précaution, sous peine d’échec, de dommages imprévus ou de manipulation.
Été 2012. Le groupe Bel offre, avec ses sachets de fromages Babybel, un tampon encreur au slogan malencontreux : « Des vacances de malade mental. » L’Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales (Unapei) proteste. Avec une certaine désinvolture, la marque rétorque que l’expression fait maintenant partie du langage des jeunes. Elle maintient son dispositif. L’Unapei appelle au boycott. Bel présente immédiatement ses excuses et écourte l’opération. La menace a suffi.
Fin 1999, suite au naufrage du pétrolier Erika, les appels au boycott se multiplient contre Total. L’image du groupe est ternie, mais les conséquences économiques sont imperceptibles. Les appels à un autre boycott, pour cause de soutien à la junte birmane, n’auront pas davantage d’effets. Impossible de savoir combien de consommateurs les ont suivis.
1992. Le sénateur américain Tom Harkin présente au Congrès un projet de loi visant à interdire l’importation de produits fabriqués par les enfants de moins de 15 ans. Sans attendre, les employeurs du Bangladesh, qui exportent massivement vers les États-Unis, licencient des centaines de milliers de jeunes filles, avec un résultat final
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