Arnaud de Blauwe
AménagementSalades niçoises
Quand l'État se lance dans un grand projet routier, il y va souvent au rouleau compresseur ! Un exemple flagrant dans la région de Nice où la construction d'une route nationale soulève bien des inquiétudes.
À l'ouest de Nice (06), le Var plonge dans la Méditerranée, aux pieds des pistes de l'aéroport. Un fleuve aux colères mémorables. En novembre 1994, les eaux avaient envahi une partie de Saint-Laurent-du-Var (06), la cité administrative, les parkings de l'aérogare... Et s'il n'y eut aucune victime, la facture fut lourde : trois milliards de francs. Pourtant, ces derniers temps, ce n'est pas tant le Var qui gronde mais ses riverains. Objet de leur courroux, une voie express, dite RN 202 bis, dont l'État a commencé la construction dans le lit du fleuve. Elle devrait être achevée en 2006 ou 2007. Après avoir pris sa source sur la RN 202 qui relie Nice à Digne (04), elle enjambe le Var grâce à un viaduc de 438 mètres de long (1). Ensuite, une fois sur la rive droite, la 202 bis file plein nord pendant une quinzaine de kilomètres puis regagne la rive gauche pour retrouver la RN 202. « Cette RN 202 bis, c'est de la folie furieuse », déplore Christian Boitel, l'avocat niçois qui conseille associations et habitants hostiles au projet. À l'écouter, cet aménagement aujourd'hui estimé à 310 millions d'euros (contre 240 en 1998), pose d'abord des problèmes d'inondations. Plans cadastraux en main, il explique : « À l'embouchure, la largeur du Var
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