Catherine Sokolsky
Allaitement maternelLe retard français
Alors que les bienfaits du lait maternel sont unanimement reconnus, la France reste loin derrière ses voisins européens. Explications.
En France, en sortant de la maternité, seule une femme sur deux allaite son bébé, et cette proportion chute très vite. Dans tous les autres pays industrialisés, le taux d'allaitement est beaucoup plus élevé. Pourquoi un tel décalage alors que les bienfaits du lait maternel sont reconnus de tous? Si l'on considère l'allaitement exclusif (sans biberon de complément), on constate que seuls 15% des bébés de 0 à 4 mois sont nourris au sein. Pourtant, différents sondages montrent que la majorité des femmes souhaitent allaiter leur enfant(1). Pourquoi alors sont-elles si peu nombreuses à le faire? L'allaitement n'est-il pas une chose naturelle qui se met en place si la mère le souhaite? En fait, cette affirmation est à la fois vraie et fausse. Il s'agit bien d'un processus naturel mais qui peut être entravé si on ne lui offre pas l'environnement adéquat. Dans les années 1960-70, l'obsession était de réduire la mortalité périnatale. Louable souci mais qui a entraîné toute une série de pratiques: séparation précoce de la mère et de son bébé, tétées à heure fixe, recours systématique aux biberons de complément, mise en pouponnière la nuit, toutes préjudiciables à l'allaitement naturel. En quelques décennies, l'allaitement maternel a cédé de plus en plus la place au biberon. Si les femmes n'allaitent plus, disait-on, cela vient
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