Florence Humbert
AlimentationL'ionisation fait question
Risquée pour les uns, sans danger pour les autres, depuis son apparition dans les années soixante, l'ionisation n'en finit pas de susciter les polémiques. Le point sur cette technique plutôt discrète de stérilisation des aliments.
Au pays des mangeurs de grenouilles, on ignore généralement que les cuisses de batraciens dont nous faisons nos délices ont sans doute été soumises, avant de parvenir dans notre assiette, à un traitement appelé ionisation ou irradiation. C'est aussi le cas de beaucoup d'autres produits alimentaires tels que les épices, les herbes déshydratées ou les crevettes décortiquées. Pratiquée depuis les années soixante, l'ionisation consiste à exposer les aliments à l'action de rayons gamma (émis par une source radioactive de cobalt 60), de rayons X ou d'électrons provenant d'un accélérateur de particules. Contrairement à ce qu'on pourrait craindre, les aliments ainsi traités ne sont pas radioactifs. Sauf dysfonctionnement, l'énergie des rayonnements utilisés n'est pas suffisante pour exciter les noyaux des atomes de la denrée irradiée.
En revanche, ils altèrent l'ADN des cellules de l'aliment, ce qui entraîne leur mort à plus ou moins brève échéance. On peut ainsi ralentir le mûrissement des fruits ou inhiber la germination des pommes de terre ou des oignons. L'irradiation permet aussi d'éliminer les micro-organismes toxiques (salmonella, escherichia coli, listeria, etc.) ainsi que les insectes
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Éric Bonneff