Élisabeth Chesnais
Algues vertesL'avenir n'est pas rose
La côte bretonne est somptueuse, dommage que certaines de ses plus belles plages soient infréquentables pour cause de marées vertes. Mais la Bretagne n'est plus la seule touchée, les nitrates agricoles étendent leurs ravages à d'autres littoraux.
Été 2004, Que Choisir brisait l'omerta en publiant la carte des plages bretonnes touchées par les marées vertes et mettait ses lecteurs en garde. Élus et responsables du tourisme n'avaient pas du tout apprécié. « Vous faites du tort à la région, c'est irresponsable », nous avait-on asséné.
Six ans plus tard, il est pourtant impossible de nier la réalité, les algues vertes qui envahissent des plages magnifiques sont dangereuses. C'est qu'entre-temps il y a eu des morts. Des animaux, à coup sûr, deux gros chiens terrassés au même moment et au même endroit sur une plage d'Hillion, en baie de Saint-Brieuc au cours de l'été 2008, puis l'été dernier, à Saint-Michel-en-Grève, un cheval qui a fait les gros titres de la presse, et son cavalier qui fut sauvé in extremis. Plus grave, il y a sans doute eu mort d'homme. Juillet 2009, un chauffeur de poids lourd décède juste après avoir déchargé des bennes d'algues vertes au centre de traitement. À Saint-Brieuc, le procureur classe l'affaire en « malaise cardiaque ». Trois scientifiques reprennent le dossier, ils rendent des conclusions bien différentes : c'est l'inhalation d'hydrogène sulfuré émis par les algues en putréfaction qui a
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