Élisabeth Chesnais
Agriculture raisonnéeLe retour du raisonnable
Face au scandale des pollutions agricoles, l'agriculture raisonnée est en passe de s'imposer. Acte de contrition ou marketing réussi ?
On frôle le plébiscite. À 73 %, les Français pensent qu'il faut développer l'agriculture raisonnée. Sans trop savoir de quoi il s'agit. Spontanément, ils sont seulement 32 % à en donner une vague définition. Rien d'étonnant. Officiellement, elle n'existe pas encore. Mais selon le texte réglementaire en préparation au ministère de l'Agriculture, « le mode de production raisonné correspond à une démarche globale de l'exploitation qui vise, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l'environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations...» La définition est assez vague pour être consensuelle. Son contenu, encore en discussion, fait en revanche l'objet des plus vifs débats. Pour ses détracteurs, nombreux dans les associations de défense de l'environnement, l'agriculture raisonnée est une façon d'habiller de neuf un système dévalorisé pour avoir pollué et provoqué des scandales alimentaires, et de chercher à restaurer son image. Leur jugement se fonde sur la composition du Farre (Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement) qui milite pour le raisonné depuis 1993. Présidé par Christiane Lambert, ex-dirigeante du CNJA (Centre national des jeunes agriculteurs), il a pour trésorier
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