Florence Humbert
AgricultureLes animaux malades de l'élevage
Éthique oblige, l'Union européenne remet actuellement en cause certaines pratiques de l'élevage intensif considérées comme néfastes au bien-être des animaux d'élevage. À tort ou à raison ?
C'est un élevage de porcs comme il en existe des centaines en Bretagne. Un ensemble de bâtiments gris avec ses silos à grains formant une verrue dans le paysage. 600 truies y enchaînent, sans relâche, insémination, gestation, mise bas et allaitement afin d'assurer la production annuelle de 12000 cochons, nécessaire à l'équilibre financier de l'entreprise. Les animaux, parqués dans des salles d'engraissement, bénéficient royalement d'un espace vital de 0,65m2 chacun et ne mettront jamais le groin dehors, sauf le jour de l'abattage. Sélection génétique, claustration dans des locaux chauffés, manque d'exercice et alimentation ultraconcentrée distribuée ad libitum leur permettent d'atteindre en à peine six mois le poids optimal de 110kg, au-delà duquel l'animal ferait plus de lard que de muscle. Malheureux, ces cochons ? L'idée ne semble guère effleurer Philippe Le Goux, l'un des associés du GAEC (Groupement agricole d'exploitation en commun) de Kermerrien (22). «Voyez comme ils sont calmes et sereins, assure-t-il. Nous, les éleveurs, on a l'oeil, on sait déceler si un animal est bien ou pas. Il ne faut pas considérer leur bien-être en fonction de préjugés.» Un point de vue partagé par la majorité des éleveurs qui a
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Éric Bonneff