ENQUÊTE

ThonÉtiquetage à géométrie variable

Afin de permettre aux consommateurs de privilégier la pêche durable, la réglementation européenne sur l’étiquetage des produits de la mer s’est enrichie de nouvelles mentions – zone précise de capture et engin de capture – obligatoires depuis le 13 décembre 2014. Les relevés de l’étiquetage de 39 échantillons de thon frais, réalisés en poissonnerie traditionnelle comme en grandes surfaces, en octobre et novembre 2015, montrent qu’on est loin du compte. Même certaines mentions, pourtant obligatoires depuis 2001, comme le nom scientifique des espèces et leur mode de production (pêche ou élevage) manquent souvent à l’appel sur les étals ! 

Depuis le 13 décembre 2014, la réglementation européenne impose aux professionnels de nouvelles mentions sur l’étiquetage des produits de la pêche et de l’aquaculture. Désormais, outre le nom commercial de l’espèce (sardine, sole, merlan, limande, etc.) et son équivalent scientifique (en latin), ainsi que la méthode de production (pêche ou élevage), deux nouvelles informations doivent figurer sur les étiquettes : l’engin de capture (senne, chalut, filets maillants, ligne, casier, etc.) et la zone précise de capture. Par exemple, la mention « Océan Indien » ne suffit plus. Doit figurer à la place : « Océan Indien Ouest », « Océan Indien Est » ou encore « Océan Indien – Antarctique et Sud ». Hélas, le relevé des étiquettes de nos échantillons révèle qu’on est encore loin du compte. L’indication de l’engin de capture ne figure que dans 25 % des cas. La zone de capture mentionnée est souvent trop vague. Plus surprenant, la dénomination commerciale se limite parfois à « filet de thon », « longe de thon », « morceau de thon » ou même « thon » quand on devrait avoir au minimum l’indication du nom commun de l’espèce (« thon albacore », « thon obèse »…). Quant au nom scientifique, il est absent 8 fois sur 10. Sur 40 étiquettes, seulement 4 (2 chez Leclerc, 1 chez Système U et 1 chez Cora) sont irréprochables. Les poissonneries traditionnelles sont les plus mauvais élèves. Dans l’ensemble, la grande distribution fait donc preuve de davantage de rigueur, même si le respect des règles d’étiquetage est très variable d’un magasin à l’autre au sein d’une même enseigne.

L’étiquette idéale

Florence Humbert

Florence Humbert

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