ENQUÊTE

SondagesUne science très incertaine

Cette élection présidentielle n’échappe pas aux sondages. Diverses raisons expliquent les différences parfois constatées entre les intentions de vote recueillies et la réalité.

Très nombreux en période électorale (présidentielle, législatives…), les sondages reposent historiquement sur la loi des grands nombres et les personnes interrogées doivent, en théorie, être tirées au hasard. C’est ce qu’on pratiquait jadis en leur téléphonant. Une autre méthode s’est généralisée depuis 2012, celle des access panels, des ensembles de répondants sollicités sur le Web, volontaires pour participer à différentes études, marketing ou politiques.

L’échantillon est supposé représentatif grâce à la méthode des quotas : on applique les mêmes proportions que dans la population générale concernant le sexe, l’âge, la profession, la taille de l’agglomération et la région. « Cette représentativité est ­sujette à caution, car faire partie d’un panel nécessite d’avoir un certain usage d’Internet, d’accepter d’être recruté puis d’être disponible rapi­dement pour répondre à telle ou telle ­enquête. Or, ce n’est pas le cas de tout le monde », ­remarque Stéphane Legleye, ­directeur ­adjoint de l’École nationale de la statistique et de l’analyse de l’information. « Certes, mais les études par téléphone n’échappaient pas non plus à ce type de biais, ­rétorque Stéphane Hoynck, secrétaire ­général de la Commission des sondages. Par ailleurs, en comparant

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