Fabienne Maleysson
Salon du Made in FranceLa tentation du « franco-lavage »
Choses vues et entendues, cet automne, au grand rendez-vous de la fabrication française.
C’était il y a 10 ans, c’était il y a un siècle. Les 70 exposants du salon du Made in France se partageaient la modeste surface de l’Espace Champerret, dans le 17e arrondissement de Paris. Le visiteur passait du stand des anis de Flavigny à celui d’une filature ardéchoise dans une atmosphère feutrée, teintée de nostalgie. Cet automne, changement de décor : le salon s’est transporté à Paris-Expo, Porte de Versailles, dans le 15e. Le gigantesque hall accueille 830 exposants ; 100 000 visiteurs l’auront arpenté. La réindustrialisation du pays serait-elle en marche ? Ou les entreprises ont-elles pris conscience que le marché était de plus en plus porteur ?
Les sondages se suivent et se ressemblent, ils confirment la bonne santé du patriotisme économique : les deux tiers des personnes interrogées disent avoir augmenté leur consommation de produits français depuis l’épidémie de Covid-19. La même proportion affirme être prête à payer plus pour des articles fabriqués dans l’Hexagone (1). Bref, le « made in France » est devenu un puissant argument marketing. Il en faut pour vendre des pantalons à plus de 200 € ou des chaussettes à près de 30 €, d’autant que, comme le précisent des affichettes apposées sur la plupart des comptoirs, les achats effectués lors des salons ne bénéficient pas du droit de rétractation.
Deux apollons vêtus d’un simple boxer font office de pub ambulante sur le stand
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