ENQUÊTE

PsychiatrieDes maltraitances persistent

L’isolement et la contention sont des mesures extrêmes, qui ne devraient être utilisées qu’en dernier recours chez les malades en psychiatrie. Mais ces restrictions de liberté sont encore trop mal, trop souvent et trop longtemps mises en œuvre. Des pratiques indignes.

L’état de santé des patients hospitalisés en psychiatrie les amène parfois à des comportements d’agitation et de violence qui nécessitent que des mesures soient prises pour leur sécurité ou celle de l’entourage. Quand l’apaisement par la parole s’avère impossible et que le risque est trop élevé, les soignants peuvent être amenés à isoler le malade dans un local adapté, voire entraver ses mouvements par différents procédés de contention. La fameuse camisole de force n’a pas totalement disparu. Le recours à ces pratiques extrêmes est encore excessif et injustifié. En 2016, le contrôleur général des lieux de privation de liberté ou CGLPL (voir encadré) dénonçait dans un rapport de nombreux manquements dans les hôpitaux psychiatriques, assorti de recommandations à destination des professionnels pour améliorer la prise en charge des patients. Recommandations renforcées, quelques mois plus tard, par celles de la Haute Autorité de santé, puis par celles du Comité européen pour la prévention de la torture. La loi (art. L. 3222-5-1 du Code de la santé publique) encadre aussi l’isolement et la contention, en précisant que ce sont des « pratiques de dernier

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Dr Philippe Foucras

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