Yves Martin
Pneus (vidéo)Que signifient les références d'un pneu ?
À première vue, ils sont tous pareils. Pourtant, il existe une multitude de pneus différents. À chacun leur taille, leurs performances et même leur capacité à rouler sur la neige. Avant de changer vos pneus, il est donc important de bien savoir comment les choisir. Notre vidéo vous donnera les clefs pour décrypter les inscriptions portées sur les pneus de votre voiture afin de disposer de tous les éléments pour bien les choisir.
Les marquages du pneu
Le flanc des pneus présente de nombreux marquages, dont certains sont obligatoires. En voici la liste, ainsi que quelques exemples de marquages facultatifs.
Le fabricant. Obligatoire.
Les caractéristiques dimensionnelles et mécaniques. Obligatoire.
- La largeur du pneu en millimètres.
- La série ou taille du pneu, exprimée en pourcentage de la largeur et de la hauteur du flanc du pneu. Par exemple, pour un pneu 205/65, le flanc mesure 65 % de 205 mm, soit 133 mm.
- Le type de structure de la carcasse : c’est un code à une lettre qui caractérise la technologie utilisée pour la conception de la carcasse du pneu. Aujourd’hui, c’est toujours « R » (radial) pour les véhicules de tourismes.
- Le diamètre intérieur du pneu, c’est-à-dire le diamètre extérieur de la jante ; la valeur est exprimée en pouces (1 pouce = 2,54 cm).
- L’indice de charge : c’est un nombre à deux chiffres qui identifie la charge maximale que le pneu peut supporter (voir tableau ci-dessous en annexe).
- L’indice de vitesse : c’est une lettre qui identifie la vitesse maximale admissible par le pneu (voir tableau ci-dessous en annexe).
Exemples :
Cas général : 225/45 R 17 91 W
Cas particuliers : 185/65 VR 15 88 V ; 225/40 ZR 18 88 W
Ces cas sont anecdotiques et concernent des pneus dits « haute performance ». Pour ces exemples, le R qui identifie un pneu radial est remplacé par VR ou ZR, ce qui signifie que la vitesse peut dépasser respectivement 210 et 240 km/h. Cependant, elle est toujours limitée par l’indice de vitesse qui figure en fin de codage.
La date de fabrication. Obligatoire.
Elle est exprimée par quatre chiffres. Les deux premiers indiquent la semaine de fabrication, les deux derniers l’année.
Exemple : 1109 : 11e semaine de l’année 2009 (voir illustration ci-dessous).
Un numéro d’homologation. Obligatoire.
Il se présente sous la forme : Ex yyzzzz-S ou Ex yyzzzz S1WR1.
x est le code du pays d’homologation, yy identifie le type de véhicule, zzzz est le numéro d’homologation.
Le premier exemple concerne les pneus homologués à partir du 04/08/2003, le S indique la conformité à la réglementation bruit.
Le second exemple concerne les nouveaux pneus homologués à partir du 01/11/2012, selon la réglementation R117-02. S1 indique l’homologation pour le bruit de roulement, W le freinage sur route mouillée (wet grip) et R1 la résistance au roulement. À partir du 01/11/2014, tous les pneus vendus devront porter un marquage d’homologation de ce type.
La mention « TUBELESS » pour les pneus sans chambre à air. Obligatoire.
La mention REINFORCED ou EXTRA LOAD pour les pneus renforcés. Obligatoire.
Les pneus renforcés sont destinés à des véhicules lourds de type combi ou minibus et aux véhicules puissants. Ils sont gonflés à une pression supérieure à celle habituellement utilisée. On les appelle communément pneus XL ou pneus RF, le marquage peut parfois se résumer à ces deux lettres.
La mention « M + S ». Obligatoire sur les pneus hiver.
Le marquage M + S (pour mud + snow, boue et neige) identifie les pneus qui possèdent des caractéristiques conférant une aptitude à rouler sur la boue et la neige. Il y a obligation de présence uniquement pour les pneus hiver mais on peut aussi le trouver sur les pneus d’été et toutes saisons, et typiquement sur les pneus destinés aux véhicules de type 4×4 et SUV. La mention M + S est déclarative, et sa présence n’est pas soumise à des tests de validation, contrairement au logo 3PMSF, qui lui n’est pas obligatoire sur les pneus hiver.
Le logo 3PMSF (trois pics entourant un flocon). Pneus pour la neige.
La présence du logo représentant une montagne à trois pics entourant un flocon de neige signifie que le pneu a été conçu pour des conditions de neige difficiles et que son efficacité a été prouvée par des tests normalisés. Ce logo qui a été introduit par l’Union européenne et les Nations Unies en 2012 est plus exigeant que le marquage « M + S ». On ne le trouve que sur les pneus hiver. Bien qu’il ne soit pas obligatoire, le 3PMSF est devenu systématique. Il s’accompagne donc du marquage « M + S » qui est quant à lui obligatoire sur les pneus hiver.
Les témoins d’usure. Obligatoires.
Bien que les témoins d’usure ne soient pas des marquages à proprement parler, il est utile de rappeler leur utilité et le fait que leur présence est obligatoire. Il s’agit de surépaisseurs placées à plusieurs endroits au fond des rainures de la bande de roulement. Quand l’usure du pneu est telle que ces surépaisseurs atteignent la surface de la bande de roulement (elles sont alors en contact avec la route), il faut immédiatement changer le pneu. Leur présence est indiquée sur le flanc du pneu par la mention « TWI » (pour tread wear indicator) ou par un dessin selon les marques.
L’identification de pneus de roulage à plat. Pas d’obligation, mais tous marqués en tant que tels.
Ces pneus permettent de rouler avec le pneu dégonflé, à une vitesse réduite, grâce à leurs flancs renforcés. Ils sont identifiés par un marquage souvent spécifique à la marque. Exemples :
- ROF (RunOnFlat) – Goodyear
- EMT (Extended Mobility Technology) – Goodyear
- RFT (Run Flat Tire) – Bridgestone
- ZP (Zero Pressure) – Michelin
- DSST (Dunlop Self-Supporting Technology) – Dunlop
- RFT (Run Flat Tire) – Firestone
- Run Flat Technology, Self-Supporting Run Flat – Pirelli
- SSR (Self Supporting Runflat) – Continental
L’étiquetage obligatoire des pneus
Depuis le 1er novembre 2012, l’étiquetage des pneus est obligatoire en magasin.
Exemple d’étiquette :
Cette étiquette donne trois types d’informations concernant les performances du pneu :
- la résistance au roulement, qui influence la consommation de carburant et donc les émissions de CO2 ;
- l’adhérence sur route mouillée (critère communément désigné par sa traduction en anglais : « wet grip ») ;
- le bruit de roulement, exprimé en décibels.
Notons qu’il s’agit d’une information déclarative du fabricant.
La résistance au roulement
Cette information caractérise l’efficacité du pneu en termes énergétiques : consommation de carburant et d’émissions de CO2. Plus la résistance au roulement est importante, plus la consommation (et donc les émissions) se révèle élevée. L’écart entre les catégories extrêmes (A et G) est d’environ 0,5 l/100 km et 13 g de CO2 par kilomètre (essai réalisé dans des conditions bien définies, à 80 km/h). Cela fait une différence de coût de 6,5 € pour 1 000 km (ou 52 € pour 8 000 km/an à raison de 1,30 € le litre de SP95). Remarque : La lettre D n’est jamais utilisée. On « saute » donc de la catégorie C à la catégorie E.
L’adhérence sur route mouillée
Ce critère de sécurité évalue le comportement du pneu lors d’un freinage sur sol mouillé. Pour le juger, on compare sa performance à celle d’un pneu de référence. Entre une gomme arborant un A et une autre classée F (les lettres G et D ne sont pas utilisées), la différence de distance de freinage à 80 km/h peut atteindre 18 mètres. Cela signifie qu’un véhicule équipé de pneus notés A est arrêté quand celui équipé de pneus notés F roule encore à 49 km/h.
Le bruit de roulement
Le bruit de roulement, ou niveau sonore du pneu, est mesuré à l’extérieur, lorsque le véhicule passe devant un micro, moteur éteint. Le bruit exprimé en décibels est indiqué sur l’étiquette et il est schématisé par un nombre d’ondes allant de 1 à 3. Trois ondes noircies représentent les pneus les plus bruyants. Remarque : si le nombre de décibels indiqué est absolu, le nombre d’ondes dépend de la largeur du pneu.
Cet étiquetage est loin d’être complet et parfait. Il constitue une première indication, mais ne peut en rien se substituer aux essais complets que nous réalisons.
La signification des codes et indices
Le type de structure de la carcasse est toujours R pour les véhicules de tourisme. Les deux autres types, utilisés pour d’autres industries, sont B et D. Les trois types sont définis comme suit :
- R = radial ;
- B = ceinturé croisé (en anglais : B pour « bias belted ») ;
- D = diagonal.
Le type de structure dépend de l’agencement des fils métalliques utilisés pour renforcer la structure. Pour le radial, les fils des nappes de la carcasse sont perpendiculaires au sens de roulement et renforcés par une ceinture dont les fils vont dans le sens du pneu. Pour les pneus de type B, les fils des nappes de carcasse sont croisés et renforcés par une ceinture. Pour les D, les fils des nappes de carcasse sont simplement croisés (structure des pneus pour deux-roues).
Tableau des indices de charge
Indice | Poids maximal par pneu (kg) | Indice | Poids maximal par pneu (kg) |
68 | 315 | 80 | 450 |
69 | 325 | 81 | 462 |
70 | 335 | 82 | 475 |
71 | 345 | 83 | 487 |
72 | 355 | 84 | 500 |
73 | 365 | 85 | 515 |
74 | 375 | 86 | 530 |
75 | 387 | 87 | 545 |
76 | 400 | 88 | 560 |
77 | 412 | 89 | 580 |
78 | 425 | 90 | 600 |
79 | 437 | 91 | 615 |
Tableau des indices de vitesse
Indice de vitesse | Vitesse maximale (km/h) |
Q | 160 |
R | 170 |
S | 180 |
T | 190 |
U | 200 |
H | 210 |
V | 240 |
W | 270 |
Y | 300 |
→ Test Que Choisir : Pneus
Lars Ly
Rédacteur technique