Peintures d’intérieurDécryptage de l'étiquette d’un pot de peinture

Monocouche

La plupart des peintures se prétendent monocouches et c'est presque toujours à tort, nos tests le démontrent régulièrement. Il faut passer plusieurs couches pour obtenir un résultat satisfaisant : la mention « monocouche » n'est donc pas justifiée. Les fabricants profitent en fait d'un vide juridique. Il n'existe aucune définition réglementaire de la peinture monocouche, chacun y va de son interprétation sans encourir de sanctions. Nos tests prouvent qu'il n'y a pas de différence entre les peintures qui se disent monocouche et les rares qui informent correctement le consommateur en n'affichant pas cette prétention. L'étiquette « monocouche » ne doit pas être un critère de choix en magasin, ce serait la déception à coup sûr.

Mate ou satinée

Nos essais de laboratoire confirment que les peintures mates et satinées ont des qualités assez différentes. Les mates masquent mieux les petits défauts, elles sont plus couvrantes. En revanche les taches réputées difficiles comme le café, le vin ou les traces de feutre ne disparaissent pas, elles ont tendance à s’incruster et à s’étaler dans la couche de peinture. Il vaut mieux utiliser des satinées pour les murs susceptibles d’être salis, et réserver les mates aux plafonds.

« Sans odeur » ou « odeur agréable »

Certaines peintures se revendiquent sans odeur, d'autres vantent leur parfum agréable. Dans les deux cas, c'est louche et sans aucun intérêt. L'absence d'odeur ne signifie pas absence de nocivité, ce peut même être pire. Sentir la peinture est un signal d'alerte qui conduit en général à ouvrir les fenêtres et portes, ce qui minimise la pollution de l'air ambiant. Ne rien sentir peut faire oublier cette précaution indispensable. L'odeur agréable est tout aussi trompeuse, elle n'empêche nullement la peinture de charger l'air intérieur en polluants.

Deux labels « verts »

L'écolabel européen et la marque NF environnement sont les deux seuls labels officiels reconnus. Ils coexistent sur les peintures, l’écolabel est un peu plus exigeant que la marque NF, tant sur les teneurs admises en composés organiques volatils que sur le pouvoir masquant. Ce sont surtout les marques de distributeur qui demandent l’un ou l’autre de ces labels officiels, car c'est pour elles un moyen de compenser leur déficit de notoriété face aux grandes marques.

L’étiquette des émissions polluantes

A priori, l’étiquette qui affiche les émissions de polluants est rassurante pour les consommateurs. En réalité, les seuils retenus pour des substances toxiques sont beaucoup trop élevés. On peut acheter une peinture classée A+ pour ses émissions, c'est-à-dire officiellement parfaite, mais polluer l’air de son logement et respirer des substances nocives. C’est ainsi que dans notre test comparatif, sur 6 peintures qui affichent la classe A+, 4 sont pénalisées en raison des polluants qu’elles envoient dans l’air intérieur. Il faut impérativement attendre et aérer avant de réintégrer des pièces repeintes.