
Élisabeth Chesnais
Le processus repose sur les élevages industriels, mais leurs effluents produisent peu de gaz. Il faut alors recourir aux fourrages et au maïs, aux dépens des troupeaux.
Si la méthanisation se développe grâce aux élevages industriels tout en les poussant à s’agrandir, les déjections animales et fumiers ont en réalité une capacité très limitée à produire du gaz. Pour que l’installation fonctionne, il faut leur ajouter des matières dotées d’un pouvoir méthanogène supérieur. Au sein du monde agricole, il s’agit des céréales et des fourrages. Certes, il y a les cultures intermédiaires à vocation énergétique, mais elles ne suffisent pas.
On recourt alors aux fourrages et au maïs en quantité, avec des conséquences qui pourraient virer au désastre. « Le maïs apporte énormément de carbone, les producteurs de biogaz en raffolent, ce qui fait exploser les prix partout où il y en a, s’inquiète Benoît Collorec, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Finistère. Ici, le maïs pour ensilage est passé de 1 000 € l’hectare en 2018 à 1 500 € en 2020. Comme la méthanisation est largement subventionnée, elle crée une forte distorsion aux dépens des agriculteurs. »
Même constat pour les fourrages. « L’été, avec les sécheresses à répétition, on en a de plus en plus besoin pour les bêtes, qui ne trouvent plus rien dans les champs pour s’alimenter, complète Damien Houdebine, secrétaire national de ce syndicat agricole. Or, il devient de plus en plus difficile
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Élisabeth Chesnais
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