Rozenn Le Saint
MédicamentComment la prégabaline est devenue une drogue
Un quart des ordonnances suspectées d’être falsifiées concernait, en 2020, la prégabaline, un antiépileptique. Cette substance active, présente dans le Lyrica et de nombreux génériques, expose à un risque d’addiction longtemps ignoré.
C’est pour traiter l’épilepsie que le laboratoire Pfizer a obtenu le feu vert pour son médicament, le Lyrica (prégabaline), vendu en France en 2004. Puis, en 2006, l’autorisation a été étendue au traitement des douleurs neuropathiques (provoquées par des atteintes des nerfs) ou des troubles anxieux. Aujourd’hui, le Lyrica et ses génériques sont de plus en plus détournés de ces usages pour leur effet planant. À tel point que la prégabaline se trouve au cœur d’un véritable trafic. En 2020, elle est devenue celle qui a fait l’objet du plus grand nombre d’ordonnances suspectées de falsification dans l’Hexagone. Comment en est-on arrivé là ?
Si la publicité directe auprès du grand public de médicaments sur prescription n’est pas autorisée en France, elle l’est outre-Atlantique. Pfizer a ainsi fait la promotion abusive de 13 de ses médicaments dans des indications non autorisées. Une pratique sanctionnée en 2009 par une amende record de 2,3 milliards de dollars. Pour le Lyrica, il s’agissait notamment des migraines et douleurs chroniques autres que neuropathiques. Une façon pour le laboratoire d’atteindre davantage de patients. Des patients devenant d’ailleurs
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