CybergendarmesComment les pirates sont traqués

Dénicher l’erreur, même petite. C’est tout le travail des ­gendarmes de Perceval, une plateforme centralisant depuis 16 mois les signalements de vol de données de carte bancaire en France. Une image du voleur enregistrée par une caméra lorsqu’il retire un colis dans un pick-up, une adresse IP (élément d’authentification de l’ordinateur) mal masquée, des achats répétés dans une même boutique, un paiement ­complémentaire du fraudeur avec sa carte personnelle… Tous ces détails ont, un jour, servi à ces gendarmes ­spécialisés dans l’enquête financière et formés aux techniques informatiques pour identifier un ­cybercriminel. Il y a quelques semaines, Damien G., 25 ans, a été repéré ainsi. Il avait utilisé différentes cartes bancaires piratées pour effectuer des achats de vêtements de luxe dans des magasins d’une ville du Sud de la France. En interrogeant ces commerçants, les gendarmes sont parvenus à cerner le profil de l’acheteur et à le localiser. « C’est en ­confrontant des signalements différents déposés sur Perceval que l’on a pu détecter la répétition des achats de Damien G. », souligne Stéphane, l’un des militaires ayant enquêté sur cette affaire.

Près de 900 000 cas

L’intérêt de la plateforme Perceval est, en effet, de réunir des milliers de signalements d’usage frauduleux d’une carte