ENQUÊTE

Covid-19Peut-on infecter des volontaires pour tester le vaccin ?

La Grande-Bretagne s’apprêterait à pratiquer, au début de l’année 2021, des essais dits de « challenge infectieux ». Cela consiste à inoculer le virus Sars-CoV-2 à des volontaires sains après les avoir vacci­nés pour évaluer son efficacité. Les États-Unis l’envisagent également. Ces essais cliniques posent un dilemme éthique. Même si les participants sont jeunes et a priori sans risque de forme grave du Covid-19, il est impossible d’écarter la survenue d’un accident. D’autant qu’il n’existe, pour l’heure, aucun traitement curatif.

Alors que l’épidémie de Covid-19 s’accélère et que le bilan s’alourdit, les vaccins se font plus qu’attendre. Début novembre, 47 projets étaient en cours d’évaluation dans le monde, et dix d’entre eux ont atteint la dernière phase de test, la fameuse phase III. Mais des obstacles se dressent : deux laboratoires, AstraZeneca en septembre puis Johnson & Johnson début octobre, ont dû suspendre leurs essais « en raison d’une maladie inexpliquée chez un participant ». Ces interruptions n’ont rien d’anormal et sont même fréquentes lors d’essais vaccinaux. Mais elles soulignent que l’attente d’un vaccin anti-Covid va être encore longue. Même l’annonce de Pfizer, mi-novembre, d’un candidat efficace à 90 % est un résultat préliminaire et non la garantie

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Anne-Laure Lebrun

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