Élisa Oudin
Couches pour bébésLe retour des lavables
Les couches lavables opèrent un retour en force après avoir connu leur apogée dans les années 1970. En vidéo, leurs avantages et leurs inconvénients.
La couche lavable d’aujourd’hui, très différente de celles de nos mères ou grand-mères, est composée de deux, parfois trois, éléments.
D’abord, une partie intérieure en contact avec l’enfant : la « couche ». C’est la partie absorbante. Elle est le plus souvent en coton (bio ou non) ou en chanvre, bambou, polaire, flanelle. Cette partie peut être amovible et se laver seule.
L’investissement de départ est un peu inférieur qu’avec des couches classiques (compter 200 à 300 € au lieu de 300 à 400 €). Dans la couche tout en un, cette partie n’est pas amovible.
C’est plus simple pour « démarrer », mais moins « écolo ».
Les dernières générations de couches lavables présentent des résultats corrects en termes d’absorption et de confort, en tout cas bien meilleurs que ceux des anciennes lavables. Mais une étude réalisé par l’agence britannique de l’environnement anglaise et publiée en 2008 a conclu à un impact écologique proche de celui des jetables (voir l’encadré ci-dessous).
Deuxième élément : la partie extérieure (la culotte de protection). C’est la partie imperméable. Le plus souvent en polyester enduit, elle se ferme par différents systèmes d’attaches dont le plus fréquent est identique à celui des couches jetables : des velcros adhésifs.
Troisième élément, parfois : un voile jetable permettant de récupérer les selles. Il est en matières 100 % naturelles.
Couches lavables
Dur d’être un parent vert
Un enfant qui devient propre à deux ans et demi génère plus de 800 kg de déchets via ses couches. Les lavables semblent offrir une alternative « verte ». Mais leur impact environnemental est-il réellement moindre ? Pour le savoir, il faut prendre en compte tout leur cycle de vie. Seule l’Agence de l’environnement britannique l’a fait. Ses conclusions sont bien moins univoques que prévu. Avec les couches lavables, c’est la phase d’utilisation qui génère la majorité des impacts environnementaux. Plusieurs critères entrent en jeu : l’efficacité énergétique du lave-linge, sa charge lors de chaque cycle, la température de lavage, le mode de séchage (air libre ou sèche-linge) et la réutilisation ou non par les enfants suivants. Pour prendre l’exemple du seul réchauffement climatique, des parents qui, systématiquement, laveraient à haute température et sécheraient au sèche-linge aboutiraient à un impact augmenté de 80 % comparativement à des couches jetables. À l’inverse, en adoptant tous les bons gestes, on peut diminuer l’impact de 40 %. Mais peut-on laver une couche à 40 °C ? Non, selon le Dr Loïc Simon, coordonnateur du CCLIN Est (1). « Nous avons étudié la question pour des blouses d’infirmières, où la concentration en micro-organismes est bien moindre que sur une couche. Quatre paramètres interviennent : le temps de lavage, le brassage, l’action de la lessive et la température. Seul un lavage à 60 °C minimum élimine les micro-organismes. » On retombe alors sur le problème de la charge : un ménage moyen lance peu de machines à 60 °C. Les multiplier pour laver les couches n’est pas très écolo, surtout si un cycle long est préférable. L’idéal serait d’obtenir de son enfant qu’il soit propre le plus tôt possible. À ce sujet, la rumeur selon laquelle les couches lavables favoriseraient l’acquisition de la propreté est sans fondement. Selon le rapport britannique, l’âge où les enfants adoptent le pot est semblable dans les deux cas.
Fabienne Maleysson
(1) Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales.