CONSEILS

AlimentationLabels et glossaire de la production et de la consommation

Quand il s’agit d’acheter des aliments bons pour la santé ou la planète, éthiques, locaux ou protégeant les animaux, le consommateur est prêt à y mettre le prix. Un marché lucratif, qui attire inévitablement des acteurs prompts à vanter les mérites, réels ou imaginaires, de leurs produits. On voit ainsi fleurir pléthore de logos, sigles, labels, concepts et slogans. Attention à ne pas vous laisser abuser ! Voici quelques repères.

Modes de production agricole

Agriculture conventionnelle

Elle s’appuie sur l’utilisation d’intrants chimiques de synthèse (engrais, phytosanitaires, etc.) et une mécanisation importante (tracteurs, robots, etc.) qui demande des investissements élevés. Souvent intensive, on l’oppose généralement à l’agriculture bio.

Agriculture intensive

Elle vise une production agricole maximale par rapport aux facteurs de production : rendement à l’hectare de culture, production de lait à la vache, nombre d’animaux par mètre carré de bâtiment et par jour, vitesse de croissance des poulets, etc.

Agriculture raisonnée 

Démarche de l’agriculture conventionnelle qui aspire à maîtriser les quantités d’intrants et l’irrigation, afin de préserver l’environnement. Elle est encadrée par décret et portée par l’association Farre (Forum des agriculteurs responsables respectueux de l'environnement), émanation de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles). Elle est souvent qualifiée de greenwashing de l’agriculture intensive.

Certification environnementale

Elle a succédé à l’agriculture raisonnée en 2014. Le niveau de certification le plus exigeant, appelé « HVE » (Haute valeur environnementale), fixe des exigences sur la biodiversité, l’emploi des phytosanitaires, la gestion de la fertilisation et de la ressource en eau. Elle a le mérite d’être accessible à une large part des agriculteurs, mais n’a pas pour but de s’affranchir des intrants de synthèse et reste dans une logique intensive. La démarche doit être validée par un organisme certificateur agréé par le ministère de l’Agriculture, et il existe un logo officiel.

Agriculture durable

Elle vise à assurer une production agricole pérenne dans le temps, viable économiquement tout en protégeant l’environnement (biodiversité, eau, sols) et en assurant une certaine équité sociale.

Attention aux initiatives trompeuses : des programmes lancés par des multinationales (comme Cocoa Life de Mondelez, Cocoa Plan de Nestlé, Programme de qualité durable AAA de Nespresso ou Pratiques Café de Starbucks) sont destinés à assurer la durabilité des approvisionnements de ces firmes, mais ils ne répondent pas à des cahiers des charges durables officiels ni aux exigences du commerce équitable.

Agriculture biologique

Ce mode de production exclut l'usage des produits chimiques de synthèse (produits phytosanitaires et engrais) et des OGM, et limite l’utilisation des autres intrants de synthèse (traitements vétérinaires, produits de lavage ou de désinfection, etc.). Les animaux bénéficient de conditions d’élevage supérieures aux normes de bien-être animal, et d’un accès à l’extérieur des bâtiments. Cette agriculture s’inscrit dans le respect des équilibres et des cycles naturels.

Labels officiels (publics)

Eurofeuille (certification européenne) et AB (certification française).

Labels et mentions portés par des associations

Demeter, Bio Cohérence, Nature & Progrès.

Agriculture paysanne

Elle vise à assurer une production durable par des fermes familiales de taille modérée, en maintenant un tissu rural et agricole dense.

Agriculture intégrée

Elle utilise des moyens naturels pour remplacer les intrants de synthèse, dans une approche de durabilité environnementale.

Développement durable

UTZ - Rainforest Alliance. Rainforest Alliance est une ONG. Elle intègre la certification UTZ depuis 2019.

Modes de fabrication

Il s’agit de labels officiels ou de mentions encadrées par la réglementation.

Produit fermier

C’est un produit élaboré par l’agriculteur (ou sous sa responsabilité), avec des ingrédients provenant principalement de l’exploitation et selon des méthodes de production traditionnelles – excluant les techniques de production à caractère industriel. Les mentions « fermier », « produit fermier » ou « produit à la ferme » n’ont pas de définition réglementaire. Leur utilisation (viande de volaille, œufs de poule, fromages, labels rouges et charcuterie) est encadrée par décrets et par la jurisprudence.

Label rouge

Ce label français désigne des produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont une qualité supérieure aux produits similaires : qualités sensorielles, services, image... Peuvent en bénéficier des produits alimentaires bruts ou transformés, ainsi que des produits non alimentaires, de toute origine géographique (y compris hors UE).

Appellation d'origine protégée (AOP)

Ce signe européen désigne un produit dont toutes les étapes de fabrication sont réalisées selon un savoir-faire reconnu et dans une même aire géographique particulière qui donne ses caractéristiques au produit. C’est cette notion de terroir qui est au centre du concept d’AOP. L’appellation d’origine contrôlée (AOC) est la version française de l’AOP.

Indication géographique protégée (IGP)

Ce signe européen identifie un produit agricole brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. Une étape au moins de son élaboration doit avoir lieu dans cette aire géographique. L’IGP consacre un savoir-faire.

Spécialité traditionnelle garantie (STG)

Ce signe européen correspond à un produit alimentaire dont les qualités spécifiques sont liées à une composition, des méthodes de fabrication ou de transformation fondées sur une tradition. Il se définit sur la spécificité et le mode de fabrication traditionnel du produit, mais sans lien nécessaire avec l’origine géographique.

Modes de commercialisation

Commerce équitable

Il est encadré par la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire. Il oblige à un prix « rémunérateur » fixé par des négociations « équilibrées » entre acheteurs et producteurs, mais aussi l’octroi par l’acheteur d’une prime dédiée à des actions de formation, d’éducation, d’amélioration des conditions de travail ou encore de protection de la biodiversité. Le terme « équitable » seul est également protégé (loi Pacte du 24 mai 2019).

Labels privés (validés par des organismes certificateurs comme Écocert, Flocert ou Certipaq)

Fairtrade Max Havelaar, le premier et le plus connu des labels (commerce Nord-Sud).

Symbole des producteurs paysans (SPP), détenu par la fédération des producteurs latino-américains (commerce Nord-Sud et Nord-Nord).

Réseau World Fair Trade Organization (WFTO) (commerce Nord-Sud et Nord-Nord).

BioPartenaire (commerce Nord-Sud et Nord-Nord).

Fair For Life (Écocert) (commerce Nord-Sud et Nord-Nord).

Agriéthique (France uniquement).

Écocert Équitable : l’organisme certificateur a créé son propre label (France uniquement).

Marques portées par des acteurs historiques et dont les produits sont labellisés

Ensemble (Biocoop).

Paysans d’ici (Éthiquable).

Artisans du monde.

Alter Eco (appartenant à l’entreprise Bjorg Bonneterre et Compagnie, elle-même filiale du néerlandais Wessanen).

Le label Bio Équitable en France a été créé en 2020 par les coopératives Biocoop et Éthiquable.

Bio français équitable (Fédération nationale d’agriculture biologique).

Des initiatives privées françaises revendiquant un prix juste aux producteurs, mais non labellisées*

C’est qui le patron ?! (porté par la Société coopérative d'intérêt collectif La société des consommateurs).

Le lait équitable Fair Milk (porté par la société FaireFrance et inspiré par l’European Milk Board, organisation d’éleveurs laitiers).

À noter que pour le commerce équitable, il n’existe, ni en France ni en Europe, de label public, comme c’est le cas pour le bio avec les labels AB et Eurofeuille.

* En raison de l’absence d’organisation collective, et surtout de la prime pour le fonds de développement.

Modes de consommation

Flexitarien

Le flexitarien réduit fortement sa consommation de viande et de poisson, sans toutefois l’exclure.

Végétarien

Le végétarien ne mange pas de produits carnés (viandes, poissons, mollusques et crustacés), mais consomme œufs ou produits laitiers (menu « ovo-lacto-végétarien »).

Le label le plus connu est le V-Label, lancé par l’Union végétarienne européenne en 1996, pour les produits végétariens et véganes.

Végétalien

Le végétalien ne mange aucun produit d’origine animale (excluant le lait et les produits laitiers, les œufs et le miel). Il est souvent assimilé au végane.

Végane (de l’anglais vegan)

Le végane refuse l’exploitation des animaux, et donc n’utilise aucun produit d’origine animale (outre les aliments, il s’agit de la laine, du cuir, de la soie, de cire d’abeille, de propolis, de graisse de suint, d’os, mais aussi des gélatines utilisées dans de nombreux produits cosmétiques et alimentaires, etc.). Les produits véganes excluent aussi tout test sur les animaux. En pratique, c’est plutôt compliqué, d’où leur besoin de marges de manœuvre. Il existe donc deux catégories de véganes : « stricts » ou « flexibles », ces derniers excluant autant que possible les produits animaux.

Le terme « label » n’étant pas réglementé, chaque entreprise a le droit de créer son propre logo. Néanmoins, il existe plusieurs labels (au moins 17, selon l’association Vegan France) avec cahiers des charges certifiés par des organismes privés.

Welfariste (de l’anglais welfare, bien-être)

Le welfariste œuvre à la protection des animaux, en particulier l’amélioration des conditions d’élevage et d’abattage. Les associations welfaristes (CIWF, Welfarm ou Oaba, en France) travaillent avec les éleveurs à l’évolution de leurs pratiques (par exemple la suppression des cages ou de la castration à vif).

Abolitionniste

L’abolitionniste œuvre à la disparition de toute forme d’exploitation ou de soumission des animaux à l’homme. Les abolitionnistes s’opposent à l’élevage, mais aussi aux animaux de cirque ou aux zoos (les associations françaises L214, 269 Life, ou les militants de Boucherie Abolition, par exemple). Certains groupes ont adopté des actions violentes.

Antispéciste

L’antispéciste s’oppose au « spécisme », idéologie qui place l’homme comme espèce supérieure aux autres animaux, donc jouissant de droits supérieurs. Les antispécistes sont donc abolitionnistes.

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