Anne-Sophie Stamane
VoyageComment transporter son vélo en train, en avion ou en voiture
Avec le boom du vélo électrique et le regain d’intérêt pour la pratique du vélo, emmener son biclou dans les transports en commun, sur sa voiture ou derrière le camping-car est tentant, mais pas toujours simple. En train, les règles sont très hétérogènes selon le type de liaison et les régions, renseignez-vous bien avant de partir, et attendez-vous à quelques surprises.
Transporter son vélo dans le train
Le vélo démonté est considéré comme un bagage, il voyage donc gratuitement dans tous les trains, à l’exception des TGV low cost Ouigo, où le transport d’un vélo est facturé 5 €. Deux conditions pour embarquer un vélo gratuitement :
- les dimensions de la bicyclette démontée ne doivent pas dépasser 1,2 m sur 0,9 m (85 cm sur 85 cm dans l’Eurostar), ce qui suppose souvent de démonter les deux-roues ;
- l’engin est à placer dans une housse, pour ne pas salir les bagages des autres voyageurs.
Les vélos pliants (Brompton et autres) sont logés à la même enseigne.
Transporter son vélo dans le TGV
Il est toutefois plus pratique de ne pas avoir à démonter son vélo pour l’emmener dans le train, surtout s’il est équipé de sacoches ou autres accessoires. C’est souvent possible, mais avec beaucoup d’exceptions : par exemple, les TGV nationaux comportent peu, voire pas de places vélos. Dans les TGV internationaux (Eurostar vers le Royaume-Uni, Thalys vers la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, Lyria vers la Suisse, et TGV vers l’Italie), qui desservent parfois des arrêts en France, ne sont acceptés que les vélos démontés. La situation devrait s’améliorer d’ici quelques années : les nouvelles rames devront garantir 8 places.
Transporter son vélo dans le TER
Dans les trains express régionaux (TER), des espaces sont réservés aux vélos. C’est le plus souvent gratuit, mais la place n’est pas garantie. Attention si vous voyagez aux heures de pointe, vous risquez de ne pas pouvoir monter. D’ailleurs dans certaines régions, les vélos sont interdits aux horaires les plus fréquentés. En Bretagne, c’est 3 € par vélo mais vous êtes assuré d’avoir une place. N’hésitez pas à faire un repérage préalable : si l’emplacement vélo est composé de crochets au plafond et qu’il faut être capable de porter le vélo pour le suspendre le temps du trajet, mieux vaut le savoir à l’avance !
Bon à savoir. Si vous n’avez besoin de votre vélo que pour accéder à la gare, et que le train emprunté est régulièrement bondé, il peut être intéressant de laisser votre monture avant d’embarquer. Renseignez-vous, l’abonnement au train ouvre parfois droit à une place de parking sécurisée en gare.
Transporter son vélo dans les trains Intercités
Sur le papier, la démarche est simple. Voyager avec un vélo coûte 10 €, et la place doit être réservée à l’avance. Dans la réalité, c’est plus compliqué. Même s’il est prévu davantage de places dans les futurs trains (8 emplacements dans les nouvelles rames), il y a actuellement peu de possibilités. De plus, il faut impérativement voyager en 2e classe, l’option n’est pas disponible en 1re classe. Sachez aussi que l’emplacement vélo ne peut être réservé qu’en même temps que le billet : impossible d’ajouter un vélo a posteriori. Enfin, si vous voyagez avec une personne qui n’embarque pas son vélo, elle devra prendre son billet séparément.
Une fois la réservation faite, il peut encore y avoir des surprises : il suffira d’un changement de matériel inopiné pour que votre réservation vélo ne soit pas assurée. Et dans ce cas, vous ne pourrez pas monter dans le train. Les espaces vélo sont aussi souvent encombrés de bagages : la diplomatie sera de rigueur pour parvenir à y ranger votre bicyclette, comme l’exigent les contrôleurs.
Bon à savoir. Le service bagages, avec enlèvement et livraison à domicile, s’applique aux vélos. Il coûte 130 € par machine.
Plus de places dans les trains neufs
Pour favoriser l’intermodalité entre le vélo et le train, les nouvelles rames, ou celles rénovées, doivent obligatoirement comporter 8 emplacements vélo. Cela concerne aussi bien les TGV, Intercités, Transilien et TER.
Transporter son vélo dans le métro, le RER et le Transilien en région parisienne
Un vélo pliant est toléré sans condition, du moment qu’il est conservé à vos côtés. Les autres vélos sont interdits dans le métro parisien, excepté sur la ligne 1, les dimanches et jours fériés avant 16 h 30. Dans le RER, c’est autorisé uniquement en périodes creuses, à savoir les samedis, dimanches et jours fériés, ainsi que les autres jours avant 6 h 30, entre 9 h et 16 h 30, et après 19 h.
Dans le Transilien, les règles sont à peu près similaires. C’est gratuit, mais possible seulement pendant les heures creuses.
→ Guide d’achat : Comment choisir son vélo électrique
Transporter son vélo dans les bus et cars
Dans les bus urbains des grandes villes, impossible d’embarquer un vélo. Ailleurs, dans les cars qui assurent des trajets en substitution de la SNCF ou des liaisons interurbaines, les vélos sont souvent acceptés en soute. Mieux vaut se renseigner au préalable pour connaître le coût éventuel du voyage et les conditions (démonté et dans une housse, ou non).
Transporter son vélo dans l’avion
Un vélo est enregistré comme un bagage classique, et son transport en soute est facturé en fonction de son poids. Il doit être correctement emballé dans une housse ou dans un carton, au pire dans du cellophane. Renseignez-vous à l’avance, certaines compagnies exigent d’être prévenues à l’avance.
Transporter son vélo en voiture ou camping-car
Il existe trois systèmes principaux pour embarquer un ou plusieurs vélos quand on voyage en voiture, en camping-car ou en van.
Porte-vélo de toit
Le vélo est attaché à un rail fixé aux barres de toit. Principaux avantages : les cadres des vélos ne se touchent pas donc ne s’abîment pas pendant le transport et la visibilité du conducteur n’est pas affectée. Mais la prise au vent est plus grande, la consommation de carburant aussi ! Attention aux accès dans les parkings (généralement limités à 1,90 m) ou dans les centres commerciaux, aux passages sous certains ponts… Si le véhicule est déjà haut (SUV, monospace…), cette solution peut rendre difficile l’installation et le retrait des vélos.
Porte-vélo fixé au couvercle de malle ou au hayon du coffre
C’est une solution très populaire. La structure fixée à la voiture grâce à des sangles repose en partie sur la lunette arrière et la carrosserie. Des barres perpendiculaires ressortent pour suspendre les vélos par leur cadre. Attention à prendre un modèle adapté à votre voiture ! L’installation doit être minutieuse pour annihiler le risque de perdre un vélo en route. Il faudra adapter sa conduite car la visibilité à l’arrière est fortement affectée.
Il est conseillé d’intercaler des plaques de mousse entre chaque vélo afin que la peinture des cadres ne s’abîme pas pendant le trajet. Et il faudra être prévoyant car cette solution peut rendre le coffre inaccessible.
Attention, la plaque d’immatriculation ainsi que les différents feux arrière doivent toujours être visibles. Si ce n’est pas le cas, vous serez dans l’obligation d’installer un support de plaque adapté.
Porte-vélo d’attelage
Il s’agit le plus souvent d’une plateforme qui se fixe sur la boule d’attelage, à prévoir au préalable, donc. Ce système est réputé le plus efficace pour une utilisation fréquente, mais c’est aussi le plus cher. Et tous les modèles ne sont pas dignes de confiance. Nos homologues allemands de Stiftung Warentest ont réalisé en début d’année un test sur 8 modèles : seulement quatre d’entre eux passaient correctement les épreuves de sécurité (crash test à 30 km/h, freinage, manœuvre d’évitement, revêtement irrégulier, etc.). Parmi eux, deux sont commercialisés en France : EasyFold XT 2 (Thule) et Premium II Plus (Eufab).
Même si la fixation sur la boule d’attelage demande parfois de la force, l’installation est relativement simple, de même que la manipulation des vélos, même électriques (certains porte-vélos sont, en plus, équipés d’une rampe d’accès pour hisser les bécanes en les faisant rouler). La visibilité est un peu réduite, et attention, les vélos se salissent beaucoup. Le pot d’échappement ne doit pas rejeter ses gaz directement sur le porte-vélo (voir encadré).
Bon à savoir. Quelle que soit la solution, il faut enlever les accessoires comme la pompe, l’antivol, le bidon, la batterie s’il s’agit d’un vélo électrique, etc., qui se transformeraient en projectiles s’ils venaient à se détacher lors d’un trajet. L’antivol (U, chaîne, etc.) peut rester sur les vélos s’il sert à les verrouiller.
Quel que soit le système utilisé pour transporter vos vélos, soyez vigilant lors des premiers kilomètres à tous les bruits qui pourraient sembler anormaux. Un arrêt après une dizaine de kilomètres pour vérifier le serrage des sangles et autres fixations est conseillé.
Des dispositifs potentiellement dangereux
En 2012, la Commission de sécurité des consommateurs (CSC) alertait sur les porte-vélos. Elle notait l’imprécision des notices, trop succinctes : par exemple, la force à mettre dans le serrage des sangles de maintien n’était pas suffisamment explicitée. Les tests réalisés avaient permis de retirer du marché des modèles dangereux. À l’attention des usagers, la CSC donnait le conseil de choisir impérativement un modèle adapté à la voiture et de respecter scrupuleusement le nombre et le poids des vélos tolérés par le porte-vélo. Il va sans dire que rouler très prudemment en évitant les freinages brutaux et vérifier régulièrement l’arrimage des vélos est indispensable. Pour les porte-vélos d’attelage, il faut éviter que le pot d’échappement débouche directement sur la structure. Si c’est le cas, afin d’éviter la dégradation de la plateforme, il est nécessaire de le dévier avec un coude.