Guillaume Despierre
Voiture électrique10 conseils pour prolonger l'autonomie de la batterie
Le chauffage et la clim actionnés à fond, le pied droit trop lourd, le freinage régénératif boudé… Tout cela pèse sur la consommation ! Voici de quoi regagner un peu d’autonomie.
De nombreux critères influent sur l’autonomie d’un véhicule électrique, dont la puissance du moteur, la capacité de la batterie et la physionomie de la route. Pour réduire l’appétit de sa voiture, le conducteur dispose cependant de plusieurs leviers. Qui permettent aussi d’abaisser le nombre de recharges, donc d’amoindrir le coût d’usage.
1. Se familiariser avec la mécanique
Oubliez les sensations de conduite qu’offre un véhicule thermique. Avec un électrique, il n’y a pas de boîte de vitesses, et la réaction du moteur est instantanée. On accélère plus fort, ce qui surprend au démarrage, puis la montée est continue jusqu’à la vitesse maximale. Il faut donc être doux sur la pédale de droite. Attention, le silence de fonctionnement et l’absence de vibration en roulant peuvent faire perdre certains repères habituels.
Bon à savoir Pour acquérir rapidement les bons réflexes, il est possible de suivre une formation proposée par les compagnies d’assurances, les automobile-clubs ou certaines auto-écoles.
2. Maîtriser les données de conduite
Équipées d’écrans multimédias, les voitures électriques affichent généralement une multitude d’informations relatives à l’autonomie, la consommation, l’analyse de la conduite (avec ou sans affichage d’un « score »), etc. Il est très utile de se familiariser avec toutes ces données. Certains constructeurs proposent même des tutoriels pour cela. Le but : améliorer l’autonomie.
3. Opter pour le mode éco
Quasiment toutes les autos électriques disposent d’un mode éco. En le sélectionnant, vous privilégiez l’économie d’énergie (vitesse maximale et puissance réduites) plutôt que les performances. Sachez toutefois que, pour des raisons de sécurité (en cas de dépassement, par exemple), il suffit d’enfoncer l’accélérateur jusqu’au bout pour désactiver ce mode et retrouver la pleine puissance.
Bon à savoir Certains planificateurs d’itinéraire (outils des constructeurs ou applications) proposent de configurer une vitesse maximale afin de réduire le nombre de recharges.
4. Recharger en roulant… ou pas
Le freinage régénératif, ou « récupération d’énergie au freinage », constitue un moyen facile d’augmenter l’autonomie du véhicule. Appelé aussi « mode B » (pour break, « frein », en anglais), il permet de convertir, quand vous freinez ou ralentissez, l’énergie cinétique des roues (celle engendrée par leur mouvement rotatif) en électricité. Le moteur se transforme alors en générateur de courant (un peu comme une dynamo de vélo), lequel sera stocké dans la batterie. De cette façon, en ville ou lors de la descente d’un col, par exemple, le gain d’autonomie envisagé peut être de plus de 30 %. Et c’est un double avantage : on recharge la batterie et on use moins les freins, car le mode B, puissant, assure le ralentissement dès lors que le conducteur anticipe suffisamment. À l’inverse, sur autoroute, il est parfois plus judicieux de régler la récupération d’énergie au freinage au minimum pour éviter de perdre trop de vitesse quand on lève le pied – ce qui oblige, ensuite, à accélérer plus fort (et fait donc consommer plus).
5. Surveiller ses pneus
En dehors de questions évidentes de sécurité, la pression des pneus influe sur la consommation. Ainsi, une perte de seulement 0,3 bar engendre jusqu’à 5 % de surconsommation. Rouler bien gonflé, c’est rouler sobre ! Certains manufacturiers proposent des modèles adaptés aux voitures électriques, à l’instar de Continental, avec son PremiumContact 7, ou encore de Michelin, avec l’e.Primacy. Grâce à leur résistance au roulement abaissée de 20 à 30 % par rapport à des gommes traditionnelles, ces pneus contribuent à l’allongement de l’autonomie.
6. Supprimer les charges inutiles
De retour de congés, retirez le coffre de toit ou le porte-vélos de l’auto. En les laissant, ces deux accessoires surconsommeraient de l’énergie, car ils offrent une résistance à l’air réclamant davantage de puissance pour avancer. Et cela finit par compter : environ 10 % de plus selon la vitesse.
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7. Adopter une conduite souple
Il s’agit de rouler en anticipant au maximum les freinages/arrêts et sans procéder à de fortes accélérations. Cette manière de conduire vous fera gagner sensiblement en autonomie. Si possible, soyez aussi souple sur les horaires : la batterie n’aimant pas le froid, optimisez son fonctionnement en évitant de partir aux heures où la température est la plus basse (à l’aube).
8. Limiter sa vitesse
Si elle est dotée d’un planificateur d’itinéraire, votre voiture pourra vous le dire elle-même, via le système multimédia : rouler trop vite limite considérablement l’autonomie et impose davantage de recharges. Diminuer votre vitesse sur autoroute vous fera donc « gagner » plusieurs dizaines de kilomètres. Par exemple, avancer à 110 plutôt qu’à 130 km/h génère environ 15 % d’autonomie supplémentaire.
9. Planifier son trajet
Nous recommandons d’utiliser le planificateur d’itinéraire de la voiture (attention, toutes n’en possèdent pas) ou une application dédiée. En plus de vous mener à bon port, ces outils organisent le parcours et les recharges de façon optimale, en tenant compte de la consommation du véhicule et des conditions de circulation (vitesse, dénivelé, trafic…).
10. Ne pas négliger l’entretien
Certes, une voiture électrique ne demande que peu d’interventions (pas de vidange à réaliser, de filtre, de bougie ou de courroie de distribution à remplacer…). Pour autant, ne loupez pas l’échéance d’entretien ! Elle est généralement portée à 30 000 km, au lieu de 15 000 ou 20 000 avec une thermique, et coûte globalement moins cher (environ 25 %) que pour cette dernière.
Yves Martin