Télévision (vidéo)Comment régler l’image de son téléviseur
La qualité de l’image d’un téléviseur telle qu’elle a été préréglée par le fabricant est très largement perfectible. Même si les écrans vendus depuis quelques années ont fait d’importants progrès, quelques réglages simples permettent d’optimiser l’image de son téléviseur et surtout d’adapter la qualité de l’image à son environnement et à ses goûts. Démonstration en vidéo.
→ Test Que Choisir : Comparatif Téléviseurs
Parmi les 150 à 200 téléviseurs que nous testons chaque année, certains d’entre eux obtiennent d’excellents résultats en qualité d’image. Depuis quelques années on trouve effectivement sur le marché de très bons téléviseurs permettant de profiter au mieux des sources qui, elles aussi, notamment avec l’avènement du numérique et de la haute définition, n’ont cessé de progresser. Mais ces très bons résultats ne sont jamais obtenus avec les réglages par défaut proposés par les fabricants. Une fois les modèles achetés en magasin, nous les envoyons au laboratoire. Avant de commencer les tests, les experts essaient, à partir de tous les réglages disponibles, d’optimiser la qualité d’image pour les différentes sources et entrées : définition standard et haute définition via l’entrée antenne ou via une entrée HDMI.
La qualité d’image ainsi obtenue est généralement bien supérieure à celle que l’on peut observer avec les réglages par défaut : la différence de qualité d’image observée entre un appareil non réglé (laissé avec les réglages d’origine) et un modèle dont on a optimisé les réglages, varie de 1 à 9 points sur une échelle de 20. De fait, si vous souhaitez tirer le meilleur parti de votre téléviseur, nous vous conseillons de prendre quelques minutes afin d’en régler la qualité d’image.
Avant de commencer les réglages
Deux éléments importants sont à prendre en compte avant de régler un téléviseur.
- Un réglage par entrée. Il n’est hélas pas possible de régler son téléviseur une seule et unique fois. Dès lors, il convient de le faire pour chacune des entrées utilisées. Si vous regardez régulièrement la télévision, que vous avez un enregistreur de DVD et un lecteur Blu-ray branchés sur une entrée HDMI, que vous regardez des vidéos à partir d’un disque dur connecté à une entrée USB, chacune de ces quatre entrées devront être réglées indépendamment les unes des autres. Nous vous conseillons, dans un premier temps, d’effectuer ce réglage sur au moins deux entrées : l’entrée antenne pour le tuner TNT et TNT HD et l’entrée HDMI sur laquelle vous aurez branché votre lecteur DVD ou, mieux, votre lecteur Blu-ray.
- Les conditions d’éclairage. Elles ont un impact très important sur les réglages, notamment ceux de la luminosité et du contraste. Il est par conséquent très important d’effectuer les réglages dans les conditions d’éclairage qui sont celles que vous avez habituellement lorsque vous regardez la télévision.
À noter en ce qui concerne le préchauffage de l’écran : afin que le rétroéclairage puisse atteindre une certaine stabilité, il est conseillé d’allumer son écran 15 à 30 minutes avant de commencer les réglages.
Les réglages les plus importants
Si vous avez récemment fait l’acquisition d’un nouveau téléviseur et si vous avez jeté un coup d’œil au menu « Image », vous aurez constaté que les fabricants ne se contentent plus des traditionnels réglages que sont la luminosité, le contraste et le rendu des couleurs. Ils proposent un nombre important d’autres paramètres à régler. Par exemple, le réducteur de bruit numérique, l’amélioration des contours ou encore le rétroéclairage (voir plus loin). On retrouve ces réglages sous des termes différents d’un fabricant à l’autre. Et il est généralement peu évident de savoir ce qu’ils signifient et quels effets ils peuvent avoir sur l’image elle-même. Les explications des fabricants sont généralement trop succinctes et trop peu explicites pour que l’on comprenne bien le bénéfice que l’on peut en tirer. Nous vous conseillons donc, dans un premier temps, de désactiver les réglages secondaires et de vous concentrer sur ceux qui nous semblent les plus essentiels :
- la luminosité ;
- le contraste ;
- les couleurs : la teinte et la saturation.
Réglage de la luminosité
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la luminosité concerne les réglages des niveaux de noir. C’est un réglage important car l’œil est particulièrement sensible aux nuances dans les faibles luminosités. Si ce paramètre est bien réglé, vous obtiendrez dans les scènes très sombres des noirs très « denses », mais l’image demeurera très détaillée. À l’inverse, si la luminosité est mal réglée, vous obtiendrez soit des noirs très « denses » mais sans aucun détail, soit beaucoup de détails, mais avec des noirs « délavés » (tirant sur le gris foncé).
Comment procéder ? Vous devez d’abord sélectionner une séquence sombre allant du gris clair au noir et avec beaucoup de détails (avec un lecteur DVD ou Blu-ray, se mettre en pause sur la scène sélectionnée). Focalisez-vous sur des détails dans les parties les plus foncées de l’image et diminuez la luminosité afin d’obtenir un noir très dense (autrement dit, un noir très noir), tout en faisant en sorte que les détails demeurent visibles. Dans l’idéal, et cette remarque est valable pour l’ensemble des quatre principaux réglages, l’opération devra être renouvelée à nouveau avec d’autres séquences pour être affinée.
Réglage du contraste
De la même façon que la luminosité permet de régler les niveaux de noir, le contraste permet de régler les niveaux de blanc. Si ce paramètre est bien réglé, l’écran doit être capable de restituer des blancs très lumineux et en même temps très détaillés. Un contraste mal réglé donnera soit des blancs très peu lumineux tirant sur le gris clair, soit des blancs lumineux mais sans aucun détail. L’œil est toutefois beaucoup moins sensible aux écarts de luminosité dans les blancs que dans les faibles niveaux d’éclairement et ce réglage de contraste sera avant tout une affaire de goût. Attention néanmoins à ne pas exagérer le niveau du contraste, l’image devenant alors très vite fatigante.
Comment procéder ? Sélectionnez une séquence lumineuse allant du gris très clair au blanc avec beaucoup de détails (avec un lecteur DVD ou Blu-ray, se mettre en pause sur la scène sélectionnée). Focalisez-vous ensuite sur des détails dans les parties les plus claires de l’image et augmentez le contraste afin d’obtenir un blanc très lumineux tout en faisant en sorte que les détails demeurent visibles. Dans l’idéal, et cette remarque est là encore valable pour l’ensemble des quatre principaux réglages, l’opération devra être renouvelée à nouveau avec d’autres séquences pour être affinée.
Réglage de la couleur : la teinte et la saturation
Pour optimiser le rendu des couleurs, les téléviseurs vous proposent généralement deux réglages différents : la teinte (qui est souvent dénommée « couleur » dans les menus), et la saturation. La teinte permet d’obtenir des images sans tendance colorée alors que la saturation représente l’intensité de la teinte. Une image peu saturée offrira des couleurs blafardes (allant vers une image en noir et blanc) alors qu’une saturation excessive présentera des couleurs « flashy » et peu naturelles.
Comment procéder ? C’est sur les visages et la couleur chair qu’il est le plus facile de régler ces deux paramètres. Effectivement, cette couleur chair nous est très familière et il est assez facile d’évaluer si elle présente une tendance colorée ou si elle manque de saturation. On retiendra donc une scène avec des visages en gros plan et si possible en extérieur. C’est la teinte qu’il convient de régler en premier. Le téléviseur vous propose généralement un réglage que vous pouvez faire varier jusqu’à ne plus avoir de tendance colorée. S’il n’est pas suffisant et qu’une tendance colorée persiste sur le visage, il est alors possible que vous trouviez des réglages avancés permettant de régler la saturation des trois couleurs de base : le rouge, le vert et le bleu. Vous pourrez alors baisser la saturation de l’une ou deux de ces couleurs jusqu’à obtenir une couleur chair sans tendance colorée.
Après la teinte, il vous faudra régler la saturation (dans son ensemble et non pour les trois couleurs de base que sont donc le rouge, le vert et le bleu), toujours à partir de la teinte chair. Contrairement à la teinte pour laquelle on peut juger objectivement d’un excès de rouge, de vert ou de bleu, le réglage de la saturation se fait subjectivement en recherchant l’aspect le plus naturel possible pour le visage.
Les autres réglages
Après avoir réglé les quatre principaux paramètres cités ci-dessus, il vous sera possible d’activer les réglages plus secondaires. Quelles sont leurs fonctions et que peuvent-ils vous apporter ?
Netteté
Ce terme est plutôt trompeur. Effectivement, a priori nous recherchons tous à augmenter la netteté d’un écran et nombreux sont les utilisateurs à se précipiter sur leur télécommande pour pousser la netteté à son maximum. Il ne s’agit pourtant ici que d’un artifice qui consiste à augmenter le contraste au niveau des transitions noir/blanc. Vous verrez ainsi, en poussant à fond la netteté, apparaître une bande plus lumineuse au niveau de la transition. La netteté poussée trop fort va très vite vous donner une image très « dure ». Par exemple, sur une scène comprenant un peu de bruit de fond, mais qui sera à peine perceptible avec une netteté à son minimum, celui-ci devient clairement visible si vous augmentez la netteté. Dans ces conditions, nous vous conseillons de peu l’augmenter, le réglage par défaut étant la plupart du temps largement suffisant. Les fabricants proposent en effet fréquemment un réglage à un niveau de 50 sur une échelle de 1 à 100.
Rétroéclairage
Sur les écrans LCD, et quel que soit le type de rétroéclairage, les fabricants proposent, afin de limiter la consommation d’énergie, la possibilité de diminuer le niveau du rétroéclairage. L’intérêt est pour le moins limité et une diminution du contraste, si nécessaire, est bien suffisante.
Température de couleur
Vous ne trouverez pas forcément ce critère sous cette appellation. Mais parmi les possibilités de réglage, il est fort probable que l’on vous propose « froid », « chaud » ou « neutre ». Il s’agit ici – au travers de préréglages – de délibérément faire le choix d’une tendance colorée. Chaud signifie que l’on tire sur le rouge alors que froid indique que l’on tire vers le bleu. Il nous semble préférable de choisir une image neutre et, si nécessaire, d’adapter la colorimétrie selon votre goût via des réglages de la couleur (teinte et saturation). Il ne vous coûte cependant rien, avant de commencer les réglages, de tester ces différentes températures de couleur. Un conseil : faites-le sur un nombre suffisant de scènes, en intérieur et en extérieur, avant de définitivement les adopter. La raison ? Il est assez peu probable qu’une tendance colorée (chaude ou froide) s’adapte à tous types de films.
Réduction de bruit
Réduction du bruit numérique, réduction du bruit MPEG… Ce type de réglage est de plus en plus présent sur les téléviseurs, leur fonction étant de limiter les apparitions de parasites sous forme de fourmillement que l’on nomme du bruit. Ces filtres peuvent s’avérer assez efficaces, mais s’accompagnent trop souvent de l’apparition d’effets indésirables. Nous vous conseillons de les utiliser au coup par coup sur des films dont l’image est assez bruitée et de les désactiver pour les autres séquences qui ne présentent pas de problèmes particuliers.
Motion Enhancement (ou amélioration des mouvements)
C’est certainement l’un des critères les plus souvent mis en avant par les fabricants dans leur publicité comme sur les emballages des téléviseurs. Ce réglage se retrouve sous des noms et technologies différents suivant les industriels : Motion Flow, Clear Motion Rate, Perfect motion Rate… À ces noms, il est souvent associé une fréquence et, là, c’est la surenchère puisque de 100 et 200 Hz il y a quelques années, on atteint maintenant les 800 Hz !
Il faut, pour faire une image complète, deux trames qui s’affiche à une fréquence de 50 Hz (soit 50 fois par seconde). Si cette fréquence est bien suffisante dans la majorité des cas, il se peut, pour des séquences très rapides telles que des films d’action ou de sport, que vous perceviez des saccades dans les mouvements. La fréquence de trame est alors insuffisante pour restituer l’image de façon fluide. Les fabricants ont, pour palier ce désagrément, inventé des dispositifs qui, à leurs débuts, doublaient cette fréquence de trame en interpolant une image entre deux trames, permettant au téléviseur de créer une image intermédiaire. La fréquence trame ainsi doublée passait à 100 Hz et apportait une plus grande fluidité à l’image. Avec des puissances de calcul de plus en plus élevées, l’interpolation ne s’est plus limitée à une trame, mais à plusieurs. D’où l’apparition de fréquences de plus en plus élevées. C’est grosso modo le principe de fonctionnement de ces réglages mais, lors de différents tests, l’utilisation d’une caméra à très grande vitesse nous avait indiqué il y a quelques temps que leur utilisation est en fait bien plus complexe et peut être variable suivant la source.
Quoi qu’il en soit, tous les modèles que nous achetons sont testés avec et sans ce réglage. Il en ressort que si, dans la majorité des cas, ce dispositif permet bien d’obtenir une image plus fluide, il est très souvent à l’origine d’autres artefacts ou dégradations de l’image. Nous vous conseillons, après avoir réalisé les principaux réglages, d’utiliser ce dispositif et de le laisser quelques temps pour voir si votre œil se fait aux modifications ou si les dégradations de l’image sont trop importantes pour que vous puissiez l’utiliser définitivement.
→ Test Que Choisir : Comparatif Téléviseurs