CONSEILS
SNCF Connect

Des comparateurs pour aller voir ailleurs

Des start-up tentent de s’imposer face à SNCF Connect en proposant des itinéraires différents et des billets parfois moins chers.

Pour prendre le train, nous avons tous le réflexe SNCF Connect. Car de l’achat du billet à l’annonce de la voie de départ, toute la gestion du voyage y est centralisée. Pratique ! Vendant plus de 209 millions de titres de transport par an, le site web et l’application mobile de la SNCF se sont imposés comme les compagnons naturels des voyageurs. Pourtant, il est tout à fait possible et légal de se passer de ces services à l’ergonomie si décriée.

Trainline, Tictactrip, Kombo ou encore Omio… ces start-up fournissent peu ou prou les mêmes prestations. Mais pourquoi lâcher SNCF Connect ? « Nous combinons toutes les offres du marché pour trouver les meilleurs prix, par exemple un aller sur un TGV Inoui et un retour avec les trains de la Renfe », explique Christopher Michau, directeur des relations opérateurs de Trainline. Des itinéraires et des tarifs jamais proposés par SNCF Connect, qui ne commercialise pas de billets autres que ceux de sa maison-mère.

Elles ne décollent pas

Ces comparateurs aident aussi à éviter un écueil bien connu lorsqu’un marché s’ouvre à la concurrence : plus il y a d’opérateurs, moins l’offre est compréhensible. Chaque compagnie dispose de son propre système de classes et de réductions, de ses règles pour les bagages, etc. « Plus il y a d’acteurs dans le secteur ferroviaire, plus il est intéressant pour les voyageurs de passer par des plateformes comme la nôtre. Et, inversement, quand nous nous développons, les transporteurs ferroviaires concurrents de la SNCF bénéficient d’une meilleure visibilité », analyse Matthieu Marquenet, fondateur et PDG de Kombo. Le développement de tels services va de pair avec celui de la concurrence ferroviaire.

Pourtant, alors que les comparateurs se sont imposés pour l’achat de billets d’avion, ceux dédiés au train ne décollent pas. Leurs représentants pointent le système de rémunération. Gratuites, ces applications sont rétribuées par les transporteurs. Elles touchent une commission sur chaque titre vendu. Négociés entre la SNCF et le syndicat professionnel Les entreprises du voyage (EDV), les taux applicables aux billets de train de l’opérateur historique seraient, selon certains, trop bas pour assurer leur survie à moyen terme. « On parle de moins de 3 % de commission sur des paniers à 50 € », explique le patron d’un comparateur. Un autre précise : « Lorsqu’il s’agit de tickets Ouigo, la SNCF nous verse 0,5 %, mais nous réclame en parallèle 1 % de frais techniques. Donc, en net, chaque fois que je vends un voyage Ouigo, je paie la SNCF ! » Si ce n’est pas rentable, à quoi bon continuer ? « Ouigo, c’est 20 % des ventes de la SNCF. Ne pas le proposer sur mon site, ce serait comme tenir une boulangerie sans vendre de baguettes », assure-t-il.

Signe que la distribution de billets joue un rôle central dans l’ouverture du secteur ferroviaire, l’Autorité de la concurrence surveille le dossier. Après avoir tapé du poing sur la table en 2009 et 2014, elle a procédé, en mai 2023, à « des opérations de visite et saisie inopinées » – des perquisitions – dans les locaux « d’entreprises suspectées d’avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles » dans le secteur de la billetterie ferroviaire. Selon nos informations, ces investigations sont toujours en cours.

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