CONSEILS

SantéComment éviter les aliments ultratransformés

Un tiers de nos apports caloriques provient de ces aliments industriels, mauvais pour la santé. Voici des clés pour les identifier et devenir un mangeur encore plus averti.

Qui sont-ils ?

Pains de mie et brioches industriels, soupes en poudre, barres chocolatées, biscuits apéritifs, sodas, nuggets, charcuteries, desserts sucrés et bien d’autres encore, les aliments ultratransformés (AUT) sont partout ! Qu’ont-ils de spécifique ? Ils ont subi des procédés de fabrication industriels poussés tels que le cracking (fractionnement d’un aliment brut en plusieurs ingrédients, réinjectés ensuite sous forme de poudre ou sirop), l’hydrogénation (ajout d’huiles hydrogénées) ou le prétraitement par friture. Ce sont des produits que l’on ne pourrait pas confectionner à la maison, comme des céréales de petit-déjeuner à base de riz soufflé. Autre caractéristique : ils contiennent des ingrédients que seuls les industriels de l’agro­alimentaire utilisent, notamment des émulsifiants, des additifs, des colorants ou encore des exhausteurs de goût.

Comment les repérer

En scrutant leurs étiquettes ! La longueur de la liste d’ingrédients doit nous alerter, même si ce n’est pas le nombre d’ingrédients qui fait la toxicité d’un aliment. Ensuite, méfiance si l’étiquette mentionne des ingrédients que l’on n’utilise jamais en cuisine : sirop de glucose, extrait de malt d’orge, gluten, protéines hydrolysées, maltodextrine, etc. Les additifs sont assez faciles à repérer puisqu’ils commencent par la lettre « E » (E150, colorant caramel, par exemple). Vigilance toute particulière sur les E249, E250, E251 et E252, qui désignent les nitrates et les nitrites très présents dans les charcuteries. Enfin, ces produits font l’objet d’un marketing agressif, comprenant des publicités incessantes raison pour laquelle les enfants les réclament tant ! Il existe une classification, nommée Nova, qui répartit les aliments selon leur degré de transformation : les produits ultratransformés s’y trouvent en catégorie 4 ou rouge. Elle est proposée sur l’application Open Food Facts, par exemple : il suffit de scanner le code-barres du produit. Les promoteurs du Nutri-Score militent pour que les AUT soient identifiables par un bandeau noir apposé autour du logo déjà présent sur l’emballage, mais le lobbying des industriels contre cet affichage est féroce.

Savoir les limiter

Cuisiner le plus possible des plats à la maison à partir de produits bruts ou simples est une bonne option. Il est toujours intéressant de se poser la question du choix : puis-je remplacer facilement une pasta box (qui contient émulsifiants, exhausteurs de goût…) par un plat de pâtes à la tomate ? Les jours sans inspiration, on cherchera des idées sur un site comme mangerbouger.fr (la fabrique à menus). Et quand on achète des produits industriels, qui ne sont pas tous à éliminer, on prend le temps de bien les choisir. Certaines briques de soupe industrielle ont la même composition qu’une soupe maison alors que d’autres (notamment les soupes en sachet) contiennent trop d’ingrédients à fuir. Enfin, il faut savoir que les aliments bios sont moins concernés par l’ultratransformation. Seuls 48 additifs sont autorisés en bio contre 330 dans les aliments « classiques ». L’appli QuelProduit indique lesquels sont nocifs.

Néfastes pour la santé

Souvent de mauvaise qualité nutritionnelle (trop sucrés, gras et/ou salés, pauvres en vitamines) mais avec un goût addictif, les aliments ultratransformés (AUT) sont avalés trop vite et en trop grande quantité, ce qui augmente le risque de surpoids. Par ailleurs, la consommation des AUT est associée à un risque augmenté de cancer, de maladies cardiovasculaires, de pathologies digestives et même de symptômes dépressifs.


→ Experte consultée : Mathilde Touvier, directrice de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm.

Sophie Cousin

Sophie Cousin

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