Perrine Vennetier
SantéBien préparer sa venue au laboratoire d’analyse médicale
Certaines analyses médicales doivent être réalisées dans des conditions spécifiques : à jeun, après un repos, etc. Voici les examens concernés les plus courants.
Analyses d’urine
Pour analyser la présence de bactéries (ECBU pour les infections urinaires) ou de protéines et de sucres dans les urines, un recueil soigneux est indispensable.
- Idéalement, recueillir les premières urines du matin et les porter dans les deux heures au laboratoire (ou mettre le flacon au réfrigérateur et le porter dans les 24 heures). Sinon, ne pas uriner pendant trois à quatre heures, puis recueillir les urines.
- Se laver les mains, effectuer une toilette de la zone urinaire (avec une lingette antiseptique ou à l’eau et au savon), laisser couler les premières gouttes d’urine et remplir le flacon avec la suite du jet. Attention, pour la recherche d’infections sexuellement transmissibles comme celles à Chlamydia, c’est le premier jet qu’il faut recueillir.
Test d’hyperglycémie provoquée (HGPO)
Cet examen permet de diagnostiquer un diabète, dans le cadre de la grossesse notamment.
- Il consiste en un premier prélèvement à jeun, suivi de l’ingestion de 75 g de glucose puis de deux prélèvements (1 heure et 2 heures après). Il faut rester au laboratoire toute la durée du test : prévoir une plage horaire conséquente.
- Compte tenu du temps de présence, certains laboratoires demandent de prendre rendez-vous.
Glycémie postprandiale
Cet examen mesure le taux de sucre dans le sang après un repas.
- Se rendre au laboratoire pour le prélèvement 1 h 30 à 2 heures après le début du repas. Ce repas doit être normal, ni trop copieux ni trop léger.
Mesure des CPK (créatine phosphokinase)
Le dosage de la créatine kinase est demandé en cas de suspicion d’atteintes des muscles (par exemple avec la prise de statines).
- Éviter les efforts musculaires importants dans les 48 heures précédant le prélèvement.
Mesure du taux de cortisol
Le cortisol est une hormone produite par les glandes surrénales (situées au-dessus des reins). Sa mesure est demandée en cas de suspicion d’atteintes de ces glandes.
- Cet examen est généralement réalisé entre 7 h et 9 h du matin, période à laquelle la production de cortisol est maximale.
Dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate)
Le taux PSA mesure un dysfonctionnement de la prostate (hypertrophie bénigne, le plus souvent).
- Le prélèvement s'effectue à distance (quelques jours) de toute manipulation de la prostate (comme un toucher rectal), de la pratique du cyclisme et d’une éjaculation.
Être à jeun ou pas ?
« Venez à jeun, c’est toujours préférable. » Cette recommandation est infondée. Soit cela est vraiment nécessaire pour que le résultat soit interprétable, soit ce ne l’est pas.
Être à jeun signifie n’avoir rien mangé pendant les 8 à 12 heures précédant le prélèvement. Vous pouvez en revanche boire de l’eau, du thé ou du café (légers, sans sucre et sans lait). Prenez vos traitements comme d’habitude, sauf s’il s’agit d’un dosage de médicament.
Il est nécessaire d’être à jeun pour :
- la glycémie à jeun (comme son nom l’indique) ;
- le bilan lipidique (cholestérol, triglycérides), depuis 12 heures ;
- le test respiratoire à l’urée ( Helicobacter pylori ), au repos, sans boire ni fumer dans les 12 heures précédant le test et après arrêt des traitements ;
- les dosages du fer et des folates ;
- le dosage de l’acide urique ; etc.
Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour la majorité des examens courants :
- la numération formule sanguine (ou NFS, bilan sanguin basique) ;
- la mesure de la vitesse de sédimentation (VS) ou de la CRP (marqueur d’inflammation) ;
- les recherches de sérologies ;
- le bilan hépatique (transaminases Asat, Alat...) ; etc.