CONSEILS

Produits bioDans la jungle des labels

Le principe de l’agriculture biologique repose en premier lieu sur l’interdiction totale des pesticides et engrais chimiques de synthèse. Mais des marques privées vont plus loin que le socle défini par la norme européenne. Commerce équitable, circuits courts, critères sociaux… Décryptage de ces cahiers des charges « plus » que bio.

AB et label bio européen

Bio bonnet et bonnet bio

Depuis le 1er janvier 2009, les opérateurs bio européens disposent d’une réglementation harmonisée (règlement cadre CE n° 834/2007 et règlement d’application CE n° 889/2008), symbolisée par une feuille verte. Le logo français AB repose sur les mêmes exigences que la certification bio européenne. Sa survivance tient au fait qu’il est mieux connu des Français mais son affichage n’est pas obligatoire. Seules exceptions, la restauration et certaines productions animales (escargots, lapins) où l’on ne peut employer que la marque AB, car l’activité est couverte par un cahier des charges propre à la France. Pour rappel, le mode de production bio est fondé sur la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, l’interdiction des OGM, la lutte biologique ou encore la limitation des additifs dans les aliments transformés.

Bio cohérence

Conserver l’exigence française

Créé en 2010, le logo Bio cohérence se base sur l’ancien cahier des charges français du bio, plus strict avant sa refonte dans la réglementation européenne. Il exige notamment que les produits proviennent de ferme 100 % bio, la réglementation européenne autorisant la mixité. Il impose également la déclaration de toute ­infrastructure polluante à proximité des exploitations. Enfin, plus soucieux des normes sociales, il recommande de ne pas employer de travailleurs détachés. Environ 300 producteurs sont labéllisés par Bio cohérence.

Demeter

Les principes de la biodynamie

Fondée sur des principes développés en 1924 par Rudolf Steiner, la méthode biodynamique est basée sur des préparations (décoction des plantes), ainsi que sur la prise en compte des rythmes cosmiques dans la production de végétaux et dans l’élevage, afin de « développer le domaine agricole pour en faire un organisme vivant ». Si ces principes peuvent laisser dubitatif, dans la pratique la biodynamie a déjà convaincu près de 400 vignerons français et plus d’une centaine d’agriculteurs. Le cahier des charges des marques Demeter ne tolère aucun pesticide. Les fumiers, purins et lisiers doivent provenir des animaux du domaine, et les composts de déchets végétaux. Le respect du bien-être animal est également central : accès au champ, reproduction naturelle, alimentation issue de la ferme (minimum 80 %), écornage interdit…

Nature et progrès

L’historique

Pionnière du bio en France, cette fédération créée par des professionnels et des consommateurs en 1964 s’appuie sur une agriculture paysanne et locale. Contrairement aux autres labels, elle n’impose pas à ses adhérents d’obtenir la certification Agriculture biologique européenne, bien qu’environ la moitié la possède.

La certification Nature et progrès est assurée par des binômes professionnels-consommateurs formés au cahier des charges. À l’instar de celui qui régit le bio européen, il bannit les pesticides et engrais chimiques mais encourage aussi la polyculture et le respect de la saisonnalité. Il prône également la relocalisation, les fermes et ateliers à taille humaine, ou encore les circuits courts. La fédération regroupe 32 associations locales.

Les labels du commerce équitable

Ecocert équitable, Bio équitable et Bio solidaire (de Bio Partenaire) : ces labels, créés respectivement en 1991 et 2000, combinent l’approche de l’agriculture biologique à celle du commerce équitable (défense des petits producteurs, achat à un prix rémunérateur, respect des écosystèmes…) et de la responsabilité sociétale des entreprises (pratiques éthiques, politique ­d’approvisionnement responsable, impact positif sur les communautés locales). Ils ont la particularité d’être ouvert non seulement aux pays du Sud mais également aux pays de l’OCDE avec des critères plus solidaires qu’équitables, comme la proximité géographique entre les transformateurs et les producteurs, afin de réduire l’empreinte carbone des produits. Les produits portant ces labels sont contrôlés par l’organisme de certification Ecocert (référentiel ESR). À l’heure actuelle, 44 marques ont été labélisées en France.

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