CONSEILS

Lave-lingeComment bien laver son linge en économisant de l’énergie

Les fabricants de lave-linge ont fait des efforts ces dernières années pour maîtriser la consommation d’eau et d’électricité lors d’un lavage. Mais on peut encore économiser de l’énergie et limiter sa facture grâce à de bonnes pratiques.

Les programmes et la température jouent-ils sur la consommation d’énergie ?

Pour dépenser moins d’énergie, mieux vaut faire des lessives à capacité maximale. Ne craignez donc pas de remplir complètement le tambour, du moins si vous lancez les programmes coton ou éco 40-60 °C (ce n’est pas souhaitable pour les modes synthétiques ou laine). Dans tous les cas, on consomme plus à 60 °C qu’à 30 °C. Rien qu’en passant de 40 à 30 °C pour le mode synthétiques, on économise de 33 à 45 % d’électricité. Revers de la médaille, le linge sera moins bien nettoyé : on viendra plus difficilement à bout des taches sensibles à la chaleur, comme celles de graisse. De plus, tous les détergents n’agissent pas à 30 °C ; dans ce cas, utilisez un produit adapté aux basses températures. Qui plus est, du tartre s’accumule sur la résistance de la machine chaque fois que l’eau chauffe, et ce d’autant plus rapidement qu’elle est calcaire et que la température de lavage sélectionnée s’élève. De façon générale, privilégier un cycle à 30 ou 40 °C et détartrer régulièrement contribue à limiter la dépense énergétique et à allonger la durée de vie de son lave-linge. On gagne ainsi sur tous les plans.

Lavage, rinçage ou essorage : quelle est l’étape la plus énergivore ?

C’est lors du chauffage de l’eau que le lave-linge se montre le plus gourmand en énergie. Cette étape intervient quelques minutes après le démarrage de la machine, une fois le linge humidifié. Pour un programme à 40 °C, cette phase représente entre 66 % et 75 % de l’électricité nécessaire à tout le cycle. La part de l’essorage vient loin derrière. Dès lors, si vous n’êtes pas en mesure de réaliser la totalité de la lessive durant les « heures creuses » définies par votre fournisseur, choisissez de la débuter, et non de la terminer, sur ce créneau. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’un cycle s’achève que l’appareil cesse de consommer. D’abord, si le voyant ou le message sur l’afficheur indiquant la fin du programme reste allumé, le lave-linge demande plus d’énergie qu’en veille ; on l’éteindra donc dès la fin du cycle. Ensuite, il consomme même à l’arrêt, y compris quand il n’y a aucun voyant. Certes, les niveaux mesurés demeurent inférieurs à la limite imposée par la réglementation pour la veille et à la consommation en cours d’utilisation. Cependant, si l’on souhaite ne rien dépenser, le seul moyen est de débrancher la machine lorsqu’elle ne tourne pas… si sa prise est aisément accessible.

Est-il judicieux de changer une vieille machine, même si elle fonctionne encore ?

Pas forcément. Les appareils s’améliorent : ils exigent moins d’eau et d’électricité, accroissent leur capacité maximale ou lavent plus efficacement. Toutefois, ces progrès n’abaissent pas significativement la facture. Les lave-linge n’ont pas connu de réelle rupture technologique qui justifierait de changer prématurément de modèle, contrairement aux sèche-linge avec la pompe à chaleur. Or, seule une grande innovation serait capable de réduire drastiquement la consommation d’énergie, et donc la note finale. Enfin, il n’y a pas d’évolution positive non plus sur le plan environnemental, sachant qu’une part notable de l’impact carbone de ces équipements provient de la phase de construction et d’acheminement, 50 à 60 %, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe).

L’étiquette énergie est-elle vraiment fiable ?

Cette étiquette européenne a évolué en 2021, introduisant de nouveaux critères et réétalonnant les valeurs de A à G, afin de faire disparaître les classes A+, A++ et A+++. Mais le correctif n’était peut-être pas assez exigeant. Il y a deux ans, les lave-linge en classes A et B étaient rares ; aujourd’hui, de nombreux lave-linge de notre test affichent ces notes. Des fabricants revendiquent la totalité de leur gamme en classe A, certains même, des consommations inférieures de 10 % à celles de la classe A ! Il est donc temps que Bruxelles se repenche sur le calcul de l’étiquette énergie.

Laurent Baubeste

Laurent Baubeste

Rédacteur technique

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