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Fabienne Maleysson
Lors d’un tchat avec nos experts, vous avez été très nombreux à nous poser des questions sur les ingrédients indésirables dans les produits cosmétiques. Vos interrogations et vos craintes concernaient aussi bien les substances, les produits et les marques, la réglementation… Retrouvez ci-dessous toutes nos réponses.
Par ordre décroissant de « méchanceté » : perturbateurs endocriniens, allergènes, irritants. Mais c’est vraiment délicat, car les effets ne sont pas les mêmes. Entre l’effet d’un perturbateur endocrinien susceptible de se manifester dans des dizaines d’années et un puissant allergène comme la MIT (méthylisothiazolinone) qui déclenche une réaction violente et immédiate, on ne devrait pas avoir à choisir.
Nous tentons de l’expliquer dans notre dossier. Nous conseillons d’éviter les perturbateurs endocriniens en particulier chez les enfants, les adolescents et les femmes enceintes car, en pratique, pour de nombreuses molécules, l’effet délétère est invisible.
Regardez bien nos fiches ingrédients : elles illustrent le niveau de risque avec une pastille de couleur. En gros, tout ce qui est rouge foncé est à bannir.
Nous vous conseillons aussi de lire notre article qui tente de répondre à la question « Que faire des produits cosmétiques qui contiennent des molécules toxiques ? »
Oui, bien entendu, il existe des produits cosmétiques qui ne renferment pas de substances indésirables. Il faut se servir des outils que nous mettons à votre disposition pour les trouver, même si c’est laborieux.
Ce n’est pas parce que vous n’avez pas de réaction que vous n’en aurez jamais. La MIT (méthylisothiazolinone) ne devrait plus être présente dans votre crème désormais, puisqu’elle vient d’être interdite dans les produits non rincés.
Les parabènes ont souvent été remplacés par la MIT (méthylisothiazolinone), allergène fréquent qui fait partie de notre liste d’ingrédients indésirables et qui est désormais interdit dans les produits non rincés.
La science ne les cerne pas encore précisément. Il y a de nombreuses suspicions : effets sur la fertilité, sur le développement de cancers, notamment hormonodépendants (testicule, sein…), sur le cerveau, sur les phénomènes d’obésité et de diabète… Ce sont pour l’instant des pistes qu’il reste à explorer plus à fond. Comme les pathologies évoquées sont multifactorielles, la responsabilité des perturbateurs endocriniens est compliquée à déterminer. En tout cas, ils sont a priori plus risqués lors de certaines fenêtres d’exposition : grossesse, petite enfance, adolescence.
Il n’y a évidemment aucune intention d’exposer délibérément les consommateurs à des risques potentiels. En revanche, il est évident que nombre de professionnels continuent à utiliser ces molécules problématiques tant qu’elles restent autorisées pour éviter d’avoir à reformuler leurs produits ou à modifier leurs emballages, ces reformulations étant évidemment assez compliquées pour eux.
Mais nous déplorons également que les fabricants ajoutent des composés problématiques dans le seul but d’apporter à leur produit des fonctionnalités sans intérêt réel pour les consommateurs. Ainsi, il n’y a aucune utilité à mettre des filtres UV dont certains sont des perturbateurs endocriniens dans des sticks à lèvres ou des colorations capillaires !
Malheureusement, c’est compliqué, raison pour laquelle nous proposons une carte repère. Concernant les parabenes, tout de même, il existe un moyen mnémotechnique simple : ce sont le propyl- et le butylparaben qui ne sont « pas bons » (les mots commencent par P et B).
Nous avons choisi de ne recenser que les substances qui présentent un risque pour la santé humaine. Celles susceptibles de générer une pollution ne sont pas incluses.
Mais sachez que les référentiels bio excluent les PEG, comme de nombreux autres ingrédients largement employés dans les cosmétiques conventionnels, parce qu’ils ne sont quasiment pas biodégradables et que les stations d’épuration ne parviennent pas forcément à les retenir.
Le propylène glycol est souvent qualifié, à tort, d’éther de glycol, famille chimique bien connue pour la nocivité de certains de ses membres. Pourtant le propylène glycol n’est qu’un simple diol, autrement dit un di-alcool qui remplit la fonction d’humectant dans les formules des produits cosmétiques. L’autre humectant bien connu est la glycérine. L’innocuité de ces deux composés très largement employés dans les produits hydratants n’est pas mise en doute.
Même problématique que pour les PEG : c’est son impact sur l’environnement qui pose un souci, il ne menace pas directement la santé humaine.
Nous avons déjà beaucoup à faire avec la chasse aux molécules problématiques issues des formules elles-mêmes. Ce tri est possible par une simple lecture des listes d’ingrédients, ce qui, même si cela s’avère laborieux pour le consommateur, reste aujourd’hui le seul moyen de choisir des produits cosmétiques sûrs. Ce que vous dénoncez, en revanche, relève de la problématique contenant-contenu qui exige de procéder à des mesures en laboratoire.
L’alcool est un solvant couramment utilisé dans les produits cosmétiques. Il peut effectivement assécher la peau. On le rencontre notamment dans les sprays solaires où il sert de solvant pour solubiliser les différents constituants du mélange. À l’application, l’alcool s’évapore en partie, ce qui fait qu’une fraction seulement demeure sur la peau.
Dans les cosmétiques bio, il est souvent employé comme conservateur.
Nous ne le considérons pas comme un ingrédient problématique.
Les laques sont des aérosols qui diffusent dans l’air non seulement les substances contenues dans le produit (des allergènes, par exemple) mais aussi ce qui résulte des gaz propulseurs. Comme ils chargent l’air en composés organiques volatils (COV), ils devraient normalement être utilisés dans une zone bien ventilée, ce qui, dans la pratique, est un peu compliqué.
Non, malheureusement : le seuil de sensibilisation est différent pour chacun et on peut devenir allergique à une substance qui ne nous a pas posé de problèmes même après plusieurs utilisations.
L’Agence nationale de sécurité du médicament juge que cet ingrédient ne doit être autorisé qu’en proportion minime (0,4 %) dans les produits destinés aux enfants de moins de 3 ans et proscrit dans les produits destinés au siège. Nous recommandons donc de l’éviter, en particulier dans les lingettes et autres crèmes pour les fesses irritées.
Nous n’avons que très rarement vu cet ingrédient dans les lessives testées. À notre sens, le premier ingrédient à éviter dans ce type de détergent si on a un bébé est la MIT (méthylisothiazolinone). Veillez aussi à rincer soigneusement (de nombreux lave-linge ont une option « rinçage plus »).
Nous ne pouvons pas vous conseiller un produit ou une marque, mais nous vous recommandons d’utiliser nos fiches ingrédients et notre carte-repère pour bien choisir. Dans tous les cas, évitez les ingrédients perturbateurs endocriniens et les allergènes. Cela dit, seuls les bébés et enfants ayant la peau particulièrement sèche ont besoin d’une crème hydratante.
Essayez d’éviter les tensioactifs potentiellement irritants comme le SLS. Il est très présent. Il existe des alternatives plus douces comme le lauryl sulfoacétate, le coco amphoacétate, le lauroyl glutamate ou encore le lauroyl sarcosinate.
Les vernis à ongles sont des concentrés de chimie. « 4 free » ou autre « X free », c’est un terme marketing, non encadré. Nous avons publié un test sur les vernis à ongles en juin 2016. Quelques références sont acceptables tout de même.
De nombreux composés susceptibles de figurer dans les vernis sont à éviter. Étant donné la fréquente présence de perturbateurs endocriniens, le mieux est de se passer de vernis à ongles pendant la grossesse.
En réalité, les teintures capillaires renferment très souvent des ingrédients indésirables, notamment des allergènes.
Nous avons choisi de n’intégrer que la p-phenylenediamine à notre liste de substances indésirables, car c’est la plus préoccupante ; mais attention, aucune coloration capillaire durable dite « permanente » n’est anodine.
Les substances sensibilisantes, irritantes, etc. sont quasi impossibles à recenser sous la forme d’une liste courte. Nous avons testé ces produits dans un comparatif en 2007 et sur les 17 références étudiées, toutes avaient récolté 2 carrés en composition (2 carrés = jugement mauvais).
C’est pourquoi nous conseillons d’aller plutôt vers des colorations végétales en acceptant l’idée que l’efficacité sera inférieure, c’est-à-dire que les cheveux blancs seront moins bien couverts.
Nous vous conseillons de lire notre test sur les colorations capillaires (accès réservé aux abonnés).
C’est une substance colorante assez agressive. Nous ne l’avons pas incluse dans notre liste car nous avons choisi d’insister sur la p-phenylenediamine, qui est la plus préoccupante.
Les silicones ont la réputation d’étouffer le cheveu car ils sont « filmogènes », c’est-à-dire qu’ils forment un film assez imperméable à la surface du corps qu’ils recouvrent. Dans les shampooings, les agents siliconés enrobent les cheveux et les rendent plus lisses, plus doux, et plus faciles à démêler.
Revers de la médaille, lorsqu’une fibre capillaire est endommagée, les dégâts seraient masqués et non réparés, soutiennent les détracteurs des silicones. Cela reste à démontrer.
Leur principal point noir est d’être des substances polluantes. Elles sont d’ailleurs exclues des cahiers des charges des cosmétiques bio.
Cela nous paraît légitime, vous pouvez le lui demander.
Vous nous avez mal lus. Nous avons écrit noir sur blanc : « Ceux à courte chaîne, ethylparaben et methylparaben (et les composés qui contiennent ce nom, comme sodium ethylparaben), ont été blanchis par les experts français et européens. À l’inverse, les plus dangereux (isobutyl-, isopropyl-, benzyl-, pentyl-, phenylparaben) sont interdits depuis 2014. »
Concernant le butylparaben et le propylparaben, qui figurent dans notre liste d’ingrédients indésirables, le comité d’experts européens (SCCS) a écrit dans son dernier avis, en 2013, qu’on ne dispose « d’aucune preuve adéquate sur leur sécurité d’usage dans les produits cosmétiques » et déplore le manque de données à ce sujet. Nous ne relayons donc pas des rumeurs infondées, mais des avis d’experts mandatés par la Commission européenne en vue d’assurer la protection des consommateurs.
Les perturbateurs endocriniens et les allergènes, qui constituent la grande majorité de notre liste d’ingrédients indésirables, ont pour particularité de pouvoir être nocifs à très faible dose. Concernant les perturbateurs endocriniens, ils sont même parfois plus toxiques à faible dose qu’à dose plus élevée ! Donc, à nos yeux, leur présence suffit à être problématique.
Concernant en particulier l’ethylhexyl methoxycinnamate, qui est un filtre anti-UV, on voit mal pourquoi il serait indispensable dans des gels douches et shampooings.
Le cyclopentasiloxane n’est pas le perturbateur endocrinien sur lequel les soupçons sont les plus lourds, mais s’en passer serait préférable, quelle que soit sa concentration.
Notre liste ne contient que les références contenant un ou plusieurs ingrédient(s) indésirable(s) ou qui en contenaient l’an dernier. Il reste quand même pas mal de choix en rayon sans substances problématiques. Avec les allergènes, le risque est à court terme et les conséquences bien visibles ; avec les perturbateurs endocriniens, le risque est à long terme et on l’a moins précisément cerné.
La seule présence des allergènes de la liste des 26 (provenant des parfums) n’est pas suffisante pour figurer dans la base de données. Pour le reste, les perturbateurs endocriniens ne sont pas seuls concernés par le formulaire, la MIT (méthylisothiazolinone), par exemple, n’en est pas un.
La liste des indésirables que nous avons établie correspond aux molécules les plus préoccupantes, selon nos propres recherches. Nous nous appuyons sur des avis d’experts en tenant compte des connaissances scientifiques et des preuves disponibles sur le risque associé à l’exposition à ces molécules. D’autres ingrédients font parfois parler d’eux, mais nos investigations n’ont pas permis de confirmer les soupçons les concernant.
La peau n’est pas une barrière hermétique, plusieurs études ont montré que certains composants des cosmétiques passaient dans le sang.
Le laureth ne figure pas dans notre liste, car il est moins irritant que le sodium lauryl sulfate (SLS).
La dimethicone n’y est pas non plus, car elle n’est pas suspectée d’être un perturbateur endocrinien, contrairement à la cyclomethicone.
Ils se classent tous les deux au même niveau, avec une irritation potentielle équivalente.
Utilisés dans les produits lavants (gels douches et shampooings), ils peuvent irriter la peau et le cuir chevelu, mais ce n’est pas systématique : certaines personnes y sont plus sensibles que d’autres.
Dans les dentifrices, ils peuvent être la raison d’aphtes à répétition ou se manifester par une légère desquamation au niveau des muqueuses. Qui n’a pas un jour eu cette désagréable sensation après s’être brossé les dents avec un dentifrice inadapté ? Là encore, ce n’est pas systématique, certaines personnes supportent très bien ces ingrédients.
Le risque lié à ces substances est explicité via des fiches ingrédients sur notre site Internet.
Si vous regardez les couleurs en détail, comme, dans les faits, SLS et ALS sont surtout présents dans les produits rincés, vous êtes face à un niveau de risque qualifié de « limité » (= pastille jaune) et seulement orange chez le tout-petit.
C’est normal, c’est autorisé par le cahier des charges Cosmebio. C’est le moins problématique de nos ingrédients indésirables
Vous lirez quelques précisions à ce sujet dans notre liste.
Il faut distinguer deux choses : le dioxyde de titane (TiO2) en lui-même d’une part et sa forme nanoparticulaire d’autre part. Le TiO2 est classé cancérogène possible, mais cela ne suffit pas pour l’inclure dans notre liste des ingrédients indésirables car cette classification est très large, on y trouve même le café !
Concernant les nanoparticules, nous sommes en veille sur la question. Il est compliqué de se prononcer de façon catégorique car on ignore, quand on lit « titanium dioxyde » (E 171) sur une liste d’ingrédients, s’il est présent sous forme « nano » ou pas. Mais notre liste d’ingrédients indésirables évoluera avec l’état de la science et nos propres constats sur les produits.
Jusqu’à maintenant, aucun test validé et opposable aux fabricants n’était disponible, raison pour laquelle nous n’avons jamais inclus cette recherche dans nos tests.
Dans les dentifrices, c’est un colorant blanc ou un opacifiant. Il n’est pas nécessaire à l’action nettoyante ou à la conservation, seulement à améliorer l’aspect, à rendre la pâte blanche.
Jusqu’à présent, les ingrédients les plus couramment identifiés comme pouvant être nanoparticulaires dans les cosmétiques sont le dioxyde de titane (« titanium dioxyde » sur les étiquettes) et l’oxyde de zinc (« zinc oxyde »). Tous deux sont des filtres solaires et le dioxyde de titane est aussi un colorant/opacifiant. D’autres ingrédients peuvent se présenter sous forme « nano », mais il n’existe pas de liste exhaustive.
Théoriquement, les fabricants doivent l’indiquer en précisant [nano] après l’ingrédient concerné. Cependant, nous ne savons pas si cette réglementation est respectée au pied de la lettre par tous les fabricants car, pour l’instant, aucune méthode d’analyse validée ne permet le contrôle de son respect, par la Répression des fraudes ou par nous-mêmes, par exemple.
Nous ne pouvons que vous conseiller de continuer à prendre votre traitement s’il vous soulage ! Le risque lié aux nanoparticules est pour l’instant encore mal cerné, peut-être est-il important, peut-être est-il limité, donc ce n’est pas une bonne idée d’interrompre un traitement efficace pour éviter ce risque à long terme.
Oui, le dioxyde de titane peut être présent à une taille non nanoparticulaire. Les cahiers des charges de produits bio excluent les nanoparticules (à l’exception des filtres solaires pour lesquels il est difficile de trouver des filtres non « nano »). Mais pour maîtriser le risque, le mieux à notre sens serait l’exclusion du dioxyde de titane en tant que colorant par ces cahiers des charges.
À notre connaissance, le Commissariat à l’énergie atomique n’a pas fait une telle déclaration, mais le dioxyde de titane ne peut pas être bio puisque ce n’est pas une matière première cultivée. Le problème est que c’est un filtre solaire efficace (donc protecteur pour la peau) et non chimique, donc les fabricants, bio ou non, ont du mal à s’en passer.
C’est impossible, il existe trop de références de produits cosmétiques sur le marché. On ne peut pas répertorier des dizaines de milliers de produits.
En outre, cela signifierait indirectement que nous conseillons ces produits sans les avoir testés, sans savoir s’ils sont efficaces. Or l’efficacité, c’est également important. Nous avons publié un article pour expliquer plus précisément pourquoi nous ne publions pas de liste positive.
Non, cela n’existe pas. Nous-mêmes ne pouvons pas prétendre à l’exhaustivité, notamment pour des raisons de moyens en matière de temps (il existe plusieurs dizaines de milliers de références cosmétiques) et d’argent (nous achetons tous les produits et les faisons photographier).
Non, cela n’existe pas, mais notre liste des produits recensés, notre carte repère à télécharger et nos fiches des molécules à éviter vous permettent de repérer les plus problématiques et d’éviter les produits en contenant.
La hiérarchisation des perturbateurs endocriniens (tout comme des autres molécules) est une des particularités de ce dossier. Regardez les infographies : vous avez trois codes couleurs. Les perturbateurs endocriniens ne sont pas tous codés « rouge », certains sont même « jaune », ce qui veut dire « risque limité » et correspond aux molécules que l’on commence à surveiller parce que des études récentes les pointent du doigt. C’est le cas du BHT, qui n’est pas encore très documenté (pastille jaune = risque limité) ; à l’inverse, le BHA est classé « rouge » (= risque significatif) car il est très fortement suspecté d’effet perturbateur endocrinien.
Nous avons eu plus d’un millier de signalements l’an dernier, nous en sommes à 800 cette année : il est possible qu’un produit nous ait échappé. Par ailleurs, certains signalements, après vérification, se sont révélés infondés, par exemple parce qu’il s’agissait de parabènes non présents dans notre liste d’ingrédients indésirables (methyl- ou ethylparaben) ou de phenoxyethanol dans des produits pour adultes. À noter que la seule présence d’allergènes de la liste des 26 ne suffit pas à inclure un produit dans notre liste, car ils sont omniprésents.
Vous pouvez désormais utiliser un formulaire vous permettant de signaler les produits cosmétiques qui contiennent des ingrédients indésirables et qui ne sont pas référencés dans notre liste.
Les fabricants reformulent leurs produits en permanence. Nous avons acheté ceux signalés en janvier (quelques-uns en décembre 2016) mais il se peut qu’une nouvelle formule cohabite dans les rayons avec l’ancienne, auquel cas nous en tiendrons compte dans notre prochaine mise à jour.
L’alun est un antitranspirant qui renferme des sels d’aluminium, mais en plus petite quantité que les antitranspirants classiques formulés à base d’aluminium chlorohydrate, par exemple.
Une référence ne parle que pour elle-même : on ne peut rien en conclure sur les autres produits de la marque. Un conseil : utilisez notre liste d’ingrédients indésirables pour examiner les étiquettes des autres produits.
Nous n’avons pas cherché à être représentatifs des marques, mais avons essayé de décrypter les étiquettes d’un maximum de produits de toutes sortes de marques grand public vendues en grande surface ou en parapharmacie. Ce sont aussi des marques que nous ont signalées nos lecteurs ; suite à notre premier dossier, en 2016. Les gammes plus luxueuses sont moins représentées, car elles concernent moins de consommateurs, de même que les marques plus confidentielles. Si vous voulez savoir si les produits que vous utilisez contiennent des ingrédients indésirables, vous pouvez vous reporter à notre liste de ces ingrédients avec les fiches qui les accompagnent et précisent le niveau de risque.
Vous pouvez consulter notre carte repère à imprimer.
Nous ne pouvons pas vous répondre spécifiquement sur un produit ou une marque.
Nous vous conseillons de commencer par regarder si votre produit est présent dans notre base de données de plusieurs centaines de références. S’il n’y figure pas, regardez en détail quels ingrédients il renferme.
Vous pouvez consommer tout type de produit cosmétique. Ce qu’il faut, c’est bien choisir les produits, et c’est pour cela que nous avons offert ces outils aux consommateurs. Si vous devez faire preuve de sobriété, il y a effectivement des produits dont on peut difficilement se passer : dentifrice, savon, shampooing…
Concernant Nivea, notre liste ne permet pas de tirer de conclusions sur les produits qui n’y figurent pas : soit ils ne contiennent pas d’ingrédients indésirables, soit ils en contiennent mais nous ont échappé. C’est pour cette raison, pour vous donner la possibilité d’acheter en toute indépendance, que nous mettons à votre disposition la liste des ingrédients indésirables.
Clarins, comme tous les fabricants, est obligé d’indiquer la composition de ses produits sur les contenants. Elle peut être imprimée directement sur le flacon ou le pot, ou sur le carton qui l’entoure. Vérifiez bien ! Vous pourrez alors comparer les listes avec notre liste d’ingrédients indésirables. Et nous signaler, le cas échéant, des produits que nous pourrons y ajouter.
Il est impossible de prévoir exactement les conséquences de l’utilisation de ce produit, car la science en est à ses balbutiements concernant les perturbateurs endocriniens. Donc ne vous inquiétez pas trop pour cette utilisation passée. En revanche, en ce qui vous concerne, il pourrait être pertinent de changer de crème labiale, même si vous n’êtes a priori pas dans une des tranches d’âge les plus à risque.
Cette crème est très prescrite, elle est sans doute efficace, le problème est qu’on n’en connaît pas les éventuelles conséquences à long terme. Il serait souhaitable que les praticiens prescrivent un produit aussi efficace et dépourvu de perturbateurs endocriniens, surtout pour traiter des femmes ayant eu un cancer hormonodépendant. Le laboratoire se retranche derrière son autorisation de mise sur le marché et le fait que le rapport bénéfice/risque ait été jugé favorable, mais il serait vraiment souhaitable qu’il trouve un substitut au propylparaben !
Regardez nos fiches ingrédients pour écarter les substances les plus problématiques pour les jeunes enfants. Les perturbateurs endocriniens et la MIT (methylisothiazolinone) sont les plus préoccupants.
Mais rassurez-vous, notre dernier test de crèmes solaires pour les enfants (juillet-août 2016) n’a pas révélé la présence de molécules indésirables dans les produits. Nous avions même noté un progrès par rapport aux formules pour les adultes testées précédemment. Ces dernières renfermaient des allergènes (les 26 qui proviennent des parfums), ce qui n’était pas le cas des crèmes pour enfants.
Et c’est normal ! Une crème solaire, c’est un produit très technique. Voyez le résultat désastreux de certaines crèmes solaires bio de notre dernier test. Nous vous conseillons de privilégier le produit déjà fait, car la protection UV assurée par la crème compte bien plus que la naturalité de la formule.
On trouve en pharmacie les mêmes types de produit qu’en grande surface, car c’est avant tout un positionnement marketing. Ils ne sont pas retirés du marché parce qu’ils sont conformes à la réglementation des produits cosmétiques.
Nous avons remarqué que Mustela, à l’issue de notre dossier de l’an dernier, avait modifié sur son site sa liste d’ingrédients non utilisés dans ses produits. Dans cette liste, il y a désormais tous nos ingrédients indésirables à l’exception du cyclopentasiloxane. Donc, a priori, ces produits méritent votre attention. Vérifiez tout de même à l’aide de notre carte repère que le produit que vous souhaitez acheter est sûr.
Comme indiqué dans nos fiches, dans les produits ayant le statut de médicament, le propylparaben peut être indiqué sous le nom « parahydroxybenzoate de propyle ». Le propylparaben est considéré comme un perturbateur endocrinien et les experts européens estiment que les données sont insuffisantes pour conclure à un usage sûr dans les produits. Les professionnels de santé ne sont pas toujours au fait des dernières connaissances en toxicologie.
Le mieux est d’utiliser de l’eau et du savon (choisissez une marque qui ne contient pas d’ingrédients de notre liste) et d’éviter lingettes, produits spécial change, etc.
Reportez-vous à notre liste de produits : de nombreux dentifrices y figurent, ainsi que des déodorants. Les produits de maquillage sont moins bien représentés, à l’exception des vernis à ongles, mais ils auront tout à fait leur place dans notre liste à l’avenir. En attendant, pour choisir ceux exempts de substances indésirables, reportez-vous à notre carte repère.
Commencez par regarder s’il figure dans la base de données. Sinon, s’il renferme des ingrédients indésirables, vous devez utiliser notre formulaire de signalement.
Dans les cahiers des charges des cosmétiques bio, les perturbateurs endocriniens de notre liste sont effectivement exclus, pas directement mais parce que, globalement, les ingrédients issus de la pétrochimie sont interdits. Cela constitue déjà une garantie et, dans les faits, la majeure partie des substances indésirables que « Que Choisir » pointe du doigt ne se retrouvent pas dans les produits bio. Parmi notre liste d’ingrédients indésirables, mis à part les 26 allergènes à déclaration obligatoire, seuls le sodium lauryl sulfate et l’ammonium lauryl sulfate sont autorisés en bio.
Ils sont susceptibles de provoquer des irritations mais ne sont pas les plus « méchants ». En revanche, les produits bio qui utilisent beaucoup d’huiles essentielles peuvent être pourvoyeurs d’allergènes. Et là, attention, surtout chez les enfants !
Les produits bio certifiés sont contrôlés régulièrement par des organismes certificateurs (Écocert, BDIH, etc.). Le respect du cahier des charges est alors vérifié. C’est un gage de sérieux. Assurez-vous de la présence d’un label attestant de ce contrôle.
Nous allons parler des produits bio en général. Les produits (souvent allemands) certifiés BDIH et ceux (de toutes origines) certifiés Écocert obéiront désormais au même cahier des charges. Certains produits allemands sont certifiés Natrue. Le cahier des charges est très complexe et dépend des produits : difficile de donner un avis général. Nous vous invitons à consulter notre enquête sur les produits cosmétiques bio (contenu réservé aux abonnés).
La mention « testé sur peau sensible » n’est pas encadrée, ne vous y fiez pas. Les allergènes sont présents dans les produits bio de façon relativement fréquente, car les huiles essentielles en contiennent souvent.
Précision : ce n’est pas nous qui classons ces substances allergènes, c’est la réglementation qui oblige à étiqueter 26 allergènes faisant partie de ceux qui provoquent le plus de réactions. Or, ils se trouvent à l’état naturel dans de nombreuses plantes, raison pour laquelle les produits bio ne peuvent les exclure.
C’est une allégation sans fondement. Un allergène naturel reste un allergène. Comme on peut le constater dans le domaine alimentaire, de nombreux produits naturels, bio ou pas, sont allergènes : si vous êtes allergique à l’œuf, vous le serez aux œufs bio !
Attention : Nuxe a deux gammes, l’une bio et l’autre pas. Elles sont clairement identifiées sur les emballages, donc si vous ne voyez pas le mot « bio » et le label correspondant, c’est un produit Nuxe conventionnel. Concernant le phénoxyéthanol, l’Agence nationale de sécurité des produits de santé estime que, en tenant compte des concentrations autorisées dans les produits destinés aux adultes (1 %), cet ingrédient ne pose pas de problème pour ces derniers.
Non, ce n’est pas le cas. Tous les ingrédients intentionnellement introduits doivent être étiquetés. Ils sont indiqués par ordre d’importance sauf ceux présents à moins de 1 %, qui peuvent être listés dans le désordre.
La réglementation est internationale, du fait de la circulation des produits. Les fabricants sont obligés d’adopter la même nomenclature qui mêle noms anglais et latins. Certains traduisent les noms des composés connus par ailleurs (par exemple : « aqua » = eau ; « castor oil » = huile de ricin ; « helianthus annuus » = tournesol).
Mais pour la plupart des ingrédients, notamment ceux issus de la pétrochimie, il semble difficile de trouver des noms plus compréhensibles et signifiants.
Pour ne pas avoir à en apprendre la liste par cœur, vous pouvez imprimer celle que nous mettons à disposition.
Malheureusement, même si la réglementation précise que les caractères doivent être « facilement lisibles et visibles », ce n’est pas toujours le cas. Nous déplorons comme vous que les fabricants préfèrent parfois consacrer de l’espace aux allégations plus ou moins fondées qu’à cette information de base.
Entre le moment où les experts émettent des recommandations de retrait ou de limitation d’un composé et la mise en œuvre concrète de ces recommandations sur le terrain, il peut se passer de nombreuses années, d’une part du fait de la lourdeur inhérente au processus réglementaire, mais aussi, bien sûr, du fait du lobbying des professionnels de l’industrie cosmétique.
Par exemple, il faudra attendre l’année 2021 pour que soit concrètement mise en œuvre la recommandation émise en 2012 par les experts de retirer trois allergènes présents dans de nombreux parfums, soit 9 longues années pendant lesquelles les consommateurs continueront d’y être exposés !
C’est tout à fait exact, par exemple pour les allergènes qui peuvent occasionner des réactions immédiates et parfois violentes même à faible dose. La réglementation, si elle n’a pas été jusqu’à interdire tous les allergènes majeurs, oblige au moins à les indiquer dans les listes d’ingrédients.
Les réactions à très faibles doses concernent également les perturbateurs endocriniens, dont les impacts peuvent n’apparaître que longtemps après l’exposition. Des débats acharnés ont actuellement lieu au niveau européen pour tenter de donner une définition des perturbateurs endocriniens. Les décisions qui seront prises seront cruciales : en effet, selon la définition qui sera adoptée, la réglementation sera laxiste ou contraire protectrice pour les consommateurs.
Le retentissement médiatique de nos actions permet bien sûr d’alerter les consommateurs, mais aussi de mettre la pression sur les fabricants. Nous avons ainsi noté des évolutions sur une vingtaine de produits qui ont réussi à se débarrasser de ces composants indésirables.
Par ailleurs, nos actions ont également un impact sur les pouvoirs publics français et européens, qui sont ainsi incités à résister au lobbying des professionnels et à renforcer la réglementation.
C’est sur la base du principe de précaution que sont émises les recommandations d’experts demandant le retrait des perturbateurs endocriniens compte tenu de la complexité à démontrer l’impact sur le long terme de ces molécules. La nocivité de certaines autres molécules irritantes ou allergisantes est amplement démontrée.
Rappelons tout d’abord que l’appel au boycott est interdit en France. En revanche, comme nous l’avons déjà indiqué, les achats des consommateurs en faveur des produits vierges de substances indésirables constituent un moyen de faire pression sur les fabricants pour qu’ils abandonnent l’usage de ces ingrédients indésirables sans attendre une évolution de la réglementation.
Du point de la réglementation européenne, malheureusement, aucune évolution dans le sens d’une meilleure lisibilité ou compréhension des étiquettes n’est à prévoir avant longtemps. C’est pour cela que nous avons développé ces outils (la carte repère pour faire vos courses et la base de données) pour vous aider à identifier les produits concernés.
Contrairement aux autres cosmétiques, les emballages de parfums ne mentionnent pas obligatoirement la liste de leurs ingrédients, nous le déplorons. Nous ne pouvons vous renseigner car nous n’avons pas plus que vous cette information. Cela dit, il y a très fréquemment des allergènes dans les parfums.
Nous devons conserver notre indépendance vis-à-vis des fabricants, c’est pourquoi nous excluons tout partenariat avec des professionnels. En revanche, la liste des composés indésirables que nous avons déterminée est publique, elle est d’ailleurs basée sur des recommandations d’organismes experts qui sont bien connues des fabricants et de leurs syndicats professionnels.
Malheureusement, il n’existe toujours pas de liste officielle. Les perturbateurs endocriniens présents dans notre liste y ont été intégrés après analyse de la littérature scientifique.
Une « class-action » (en français une « action de groupe ») n’est possible que dans les cas où des produits seraient non conformes à la réglementation.
On ne peut que regretter l’incapacité de la Commission européenne à donner une définition satisfaisante des perturbateurs endocriniens. À ce jour, le projet de la Commission européenne demande un niveau de preuve tellement élevé qu’en pratique, aucune substance ne serait reconnue comme étant un perturbateur endocrinien. Pire, le projet prévoit des exemptions inadmissibles pour de nombreux pesticides !
Le dépôt d’une plainte ne serait possible que dans le cas où un fabricant utiliserait un composé interdit. Or la très grande majorité des composés indésirables sont malheureusement autorisés, du fait de lenteurs réglementaires que nous déplorons.
Impossible à dire : cela peut être dû à diverses substances allergisantes présentes dans les parfums notamment parce que de nombreuses plantes en renferment.
Les pilules contraceptives sont en effet le perturbateur endocrinien par excellence, elles sont mêmes faites pour ça. Par ailleurs, les pilules combinées ont été classées « cancérogène certain » par le Centre international de recherche sur le cancer. Une alternative trop peu prescrite (c’est une particularité française) est le dispositif intra-utérin (stérilet), qui allie efficacité, absence de risque d'oubli et coût raisonnable.
C’est tout l’objet du travail de « Que Choisir », qui a « épluché » et réactualisé les recommandations des différents organismes experts aux niveaux français, européen et international.
La plupart des maladies étant multifactorielles (génétique + causes environnementales nombreuses : mode de vie, alimentation, qualité de l’air, etc.), on peut rarement attribuer une maladie à un facteur précis.
La science n’est actuellement pas capable de répondre à ce genre de question. À côté des risques désormais bien connus comme le tabac, l’alcool en excès, la sédentarité, l’alimentation déséquilibrée, etc. il y a des risques dont on commence seulement à cerner les contours. On ne peut vraiment pas déterminer le niveau de risque : il est peut-être élevé, peut-être limité, et puis tout dépend des ingrédients : ils ne sont pas tous aussi « méchants », reportez-vous à nos fiches.
Choisir des cosmétiques exempts de composés indésirables (il en existe !) et être plus « sobre » en matière de consommation de cosmétiques pendant les périodes clés (grossesse, petite enfance, adolescence) sont des précautions pertinentes.
Nous travaillons à une application. C’est long à développer et nous avons besoin de temps pour proposer au consommateur un outil fiable.
Par leur acte d’achat, en choisissant un produit indemne de ces substances indésirables, plutôt qu’en achetant à l’aveuglette, les consommateurs envoient un signal aux fabricants en les encourageant à enlever ces substances.
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