Morgan Bourven
Gros électroménagerComment éviter et réparer les pannes les plus fréquentes
Un lave-linge ou un réfrigérateur qui tombe en panne, et c’est souvent la panique au sein du foyer. Comment gérer le linge sale qui s’empile et le garde-manger qui se réduit ? Résultat, beaucoup de consommateurs ont tendance, si leur appareil n’est plus sous garantie, à en acheter un neuf sans perdre de temps. Et sans s’intéresser aux solutions de réparation qui existent. Dommage, car bien souvent, les pannes sont réparables à petit prix. Tour d’horizon des problèmes les plus fréquemment rencontrés avec Frédéric Bordeau, responsable d’atelier à Rennes (35) pour la fédération Envie, spécialisée dans la réparation et le recyclage d’appareils ménagers.
Les lave-linge
La porte ne s’ouvre plus
Les problèmes de porte sont les plus fréquemment remontés par les lecteurs de Que Choisir et de nos partenaires européens lors de nos enquêtes de fiabilité. « La principale cause de blocage vient du fait que les clients forcent pour l’ouvrir alors que le cycle de lavage n’est pas terminé », témoigne Frédéric Bordeau. « Si on arrive à déverrouiller la porte sans casser le doigt de verrou, la réparation ne coûtera que 70 à 80 € », souligne-t-il. Mais si le doigt se casse, la porte complète est à changer. Attention donc à ne pas tenter cette réparation vous-même.
Le filtre ou la pompe fonctionnent mal
« Dans 60 % des cas, ces problèmes sont liés à une pompe bloquée », indique le réparateur. « Et si elle ne l’est pas encore, elle le sera plus tard », assure-t-il. Pour éviter ce problème, il convient de nettoyer régulièrement le filtre, sans attendre que tout le système se bloque. Heureusement, la pompe est déblocable dans 99 % des cas : « soit un coût de 39 € de main-d’œuvre seulement ».
L’essorage ne se fait pas
Étonnamment, un problème d’essorage n’est souvent pas une panne. Explication : les clients ont tendance à mettre trop de lessive dans leur appareil, ce qui crée des taches sur les vêtements et oblige la machine à utiliser plus d’eau pour en venir à bout. Or, les modèles actuels sont munis d’un système antibalourd, qui équilibre le poids du linge pour éviter que la machine soit endommagée lors de l’essorage. Si le linge est trop lourd, car imbibé d’eau, « la machine va tenter deux fois de lancer l’essorage, mais ne le fera pas une troisième et s’arrêtera pour éviter les dégâts ».
Le hublot fuit
Un simple changement de joint viendra à bout de ce problème.
Les sèche-linge
Le séchage ne se fait pas
« Dans 90 % des cas, le nettoyage du filtre est fait de façon aléatoire, ou n’est pas fait du tout », regrette le réparateur. Le filtre se bouche de plus en plus, et l’appareil sèche moins. Quand il est saturé, l’appareil se met en sécurité et ne sèche plus.
La courroie est cassée
Les fabricants ont développé, ces dernières années, des courroies autocassantes : si la machine détecte un problème lors du début de l’essorage, la courroie cassera pour éviter de gros dégâts sur la cuve. Son remplacement coûte une trentaine d’euros.
La porte ne s’ouvre pas
Contrairement au lave-linge, la porte du sèche-linge peut être ouverte pendant le cycle, ce qui coupe l’alimentation de l’appareil. Le faire trop souvent peut générer un échauffement du contact électrique à l’intérieur de la porte, d’où la panne.
Le moteur a un problème
« Certains professionnels peu scrupuleux vous diront que c’est un problème du moteur, avec une réparation très onéreuse à la clef », observe le responsable d’atelier. Mais bien souvent, les problèmes sont simplement dus aux charbons moteur (qui servent à alimenter le moteur en courant électrique), qui se changent pour quelques dizaines d’euros. N’hésitez pas, si vous avez un doute, à demander l’avis d’un second réparateur.
Les lave-vaisselle
Les boutons de commande/sélection des programmes sont défectueux
Les boutons en plastique peuvent casser : pas de panique, cela se change rapidement, pour moins de 50 €. Les bandeaux électroniques peuvent être plus onéreux à réparer si la carte électronique doit être changée, mais ce n’est pas toujours le cas : il y a parfois un faux contact dans les faisceaux et les connecteurs ; il suffit alors de débrancher et rebrancher le bandeau pour qu’il refonctionne.
La pompe d’évacuation ne fonctionne pas
Ce type de panne est similaire à celui que connaissent les lave-linge. « Cela arrive par exemple si vous cassez un verre transparent dans la machine : vous n’avez pas forcément vu qu’un morceau était tombé et, au moment d’enlever le filtre, ce bout de verre passe dans le tuyau et va bloquer la pompe. » Pour y remédier, il suffit d’accéder à la turbine de la pompe et de la débloquer. « C’est moins accessible que sur un lave-linge, mais c’est faisable », assure le spécialiste.
Le séchage se fait mal
« Dans 98 % des cas, ce n’est pas une panne, mais un problème de produit ou de réglage pas adapté à l’appareil », nous explique Frédéric Bordeau. Certains consommateurs utilisent du produit de rinçage en plus du produit de lavage ou du détergent. Or, il arrive que les marques se contrarient entre elles, ce qui nuit au lavage et au séchage.
La pompe de cyclage est bruyante
Là aussi, le produit de rinçage peut être à blâmer. S’il est trop acide, il peut détériorer l’axe entre la liaison hydraulique et électrique. Cela génère des fuites et du bruit. Le changement de la pompe de cyclage coûte une centaine d’euros.
Les bras de lavage sont bouchés
« Il suffit de les nettoyer : ils sont faciles à démonter, mais peu de consommateurs le font et préfèrent nous appeler », note le réparateur.
Les réfrigérateurs-congélateurs
La fonction no frost ne fonctionne pas
La technologie no frost (sans givre) est particulière et nécessite plus de vérifications et de démontage qu’un réfrigérateur en froid statique ou ventilé : une panne peut donc coûter cher… Mais s’il ne s’agit que d’un problème de fusible ou de résistance, vous vous en tirerez avec une facture de quelques dizaines d’euros. Il est donc intéressant d’y jeter un œil.
La porte se ferme mal
Le problème vient souvent des joints. Ainsi, sur les appareils qui n’ont pas de poignée, les utilisateurs ont tendance à agripper le bord de la porte, ce qui entraîne l’usage prématuré du joint. Problème : « de plus en plus, les joints sont moulés directement dans la porte, ce qui oblige à tout changer et représente le prix de l’appareil, à moins que l’on arrive à découper la porte et recoller un joint », regrette le réparateur. Il déplore aussi que certains fabricants fixent les pivots de porte dans de la mousse polyuréthane. « Forcément, ça ne va pas durer longtemps : c’est une forme d’obsolescence programmée. » Dans ce cas, le réparateur peut injecter dans la mousse une résine spéciale, qui en durcissant rendra le tout plus costaud.