Élisa Oudin
Fonds à formuleDécryptage indispensable
Fonds à formule, fonds à capital garanti, fonds structurés… Ces fonds sont présentés comme la solution pour investir en bourse sans prendre trop de risques. La réalité est moins rose. Rendements décevants, perte en capital… de nombreux fonds ne tiennent pas les belles promesses des publicités.
Les fonds à formule ou à capital garanti sont des OPCVM (organismes communs de placement en valeur mobilière) permettant de diversifier ses placements dans des titres (actions, obligations, sicav, FCP…) variés. Il s’agit donc d’investissements à long terme. Différence avec les OPCVM traditionnels, ils garantissent la réalisation d’un objectif financier défini dans le contrat : capital initial protégé à l’issue d’une certaine durée, performance basée sur des indices afin de profiter des potentiels de hausses de la bourse… Citons par exemple Gestion Active Plus de BNP Paribas, Patio 2 Garanti 4-8 ans de la Société générale, la gamme Vivoleo de la Banque postale, etc.
Déterminer le rendement annuel
Attention ! Les rendements espérés sont généralement bien inférieurs à l’image avantageuse renvoyée par les plaquettes publicitaires. En effet, les possibilités de gain sont souvent exprimées en plus-value au terme du placement. Exemple : capital majoré au maximum de 22 % après 5 ans ou 12 % après 4 ans si l’indice de référence a atteint un certain niveau. Ce qui revient, en réalité, à des rendements nets annuels de 3-4 % dans le meilleur des cas. Pas de miracle : aujourd’hui, les banques peuvent difficilement garantir le capital tout en procurant un rendement intéressant. Il est en tout cas primordial de parvenir à se faire traduire les formules parfois très complexes de rendement en une fourchette de rendement annuel : taux net minimum garanti et taux maximum possible. C’est le seul moyen de comprendre ce que l’on achète par comparaison avec les autres placements en valeurs mobilières du marché.
Gare aux frais de gestion
Présentés comme des produits complexes à gérer, les fonds à formule présentent en général des frais plus élevés que les fonds traditionnels : en moyenne 2 %. Si l’on soustrait ce montant aux rendements réalisés, les rendements plafonnent aujourd’hui le plus souvent autour de 2,3 % nets. C’est finalement assez peu au regard des nombreuses contraintes : durée d’immobilisation élevée, pénalités souvent importantes en cas de retrait avant la date, voire disparition, dans ce cas, de la garantie du capital.
Prenez garde aux astérisques
De façon générale, pour les documents financiers, plus c’est écrit en petits caractères, plus vous avez intérêt à lire… Les informations essentielles du contrat se trouvent souvent à cet endroit. C’est particulièrement vrai pour les fonds à formule dont les messages d’accroche (« Profitez des potentiels de la Bourse en toute tranquillité », « Doublez votre capital » etc.) sont plus bavards sur les perspectives de gain que sur les risques de pertes. L’UFC-Que Choisir a d’ailleurs porté plainte contre certains contrats en raison de l’absence d’information claire sur les risques (Doubl’o de la Caisse d’épargne et Bénéfic de la Poste).
Vérifiez notamment que le capital est bien garanti ! Il peut encore arriver qu’il soit seulement « protégé ». En deçà d’un certain niveau de baisse des indices de référence, le capital peut enregistrer une perte. Plus souvent, la performance vantée dépend du comportement d’indices pas toujours aisés à déterminer… Dans tous les cas, ne signez qu’après avoir scrupuleusement lu l’intégralité de la notice d’information.