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Fabienne Maleysson
Les batteries qui font fonctionner de nombreux appareils du quotidien provoquent de plus en plus d’incendies particulièrement dangereux. Voici comment s’en prémunir au maximum.
Voitures, vélos et trottinettes électriques, smartphones, ordinateurs portables… nous sommes entourés d’objets qui fonctionnent grâce à une batterie. Le plus souvent, elle est de type lithium-ion. Avantages : elle peut stocker beaucoup d’énergie, se recharge vite et supporte de nombreux cycles de charge-décharge. Hélas, un inconvénient majeur apparaît de plus en plus clairement, c’est le risque d’incendie fulgurant et difficilement maîtrisable. Partout dans le monde, pompiers et assureurs font le même constat – le phénomène s’apparente même à une véritable épidémie. Si aucune statistique n’a encore été publiée en France, les soldats du feu londoniens ont établi qu’ils intervenaient tous les deux jours pour un vélo ou un scooter électrique. À New York, certains gestionnaires de campus ou d’immeubles collectifs envisagent d’interdire le stationnement de ces deux types d’engins sur les lieux.
« La particularité de ces incendies, c’est qu’ils démarrent extrêmement vite. On parle d’emballement thermique, explique le lieutenant-colonel Franck Maillard, animateur de la commission prévention à la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Ils sont aussi très violents : en quelques secondes, les flammes forment de véritables torchères et une explosion se produit, qui provoque la projection de matériaux en fusion. Autre problème, ils se prolongent dans le temps, car une batterie est composée de nombreux modules. Si l’un s’échauffe, de proche en proche les autres vont faire de même. Difficulté supplémentaire, la coque étanche empêche l’eau de parvenir au cœur du foyer. Un feu de voiture électrique peut durer des jours. » Pour couronner le tout, les fumées qui s’échappent des composants électroniques s’avèrent extrêmement toxiques. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il est conseillé de s’éloigner immédiatement sans même tenter d’éteindre.
D’autres réflexes sont à adopter pour éviter l’accident :
→ Surveiller la coque de sa batterie. Si elle est endommagée ou dessine un renflement, elle est à changer. On sera très attentif en cas de choc (chute d’un téléphone, heurt avec un trottoir en trottinette…), car elle peut alors être fragilisée. Une chaleur excessive, une odeur inhabituelle, des sifflements ou des craquements doivent aussi alerter.
→ Choisir judicieusement l’endroit où entreposer et recharger ses équipements. Donc, pas à proximité de la seule porte de sortie de son logement, au risque d’être piégé à l’intérieur ! Pour la charge, il faut poser ses appareils sur une surface plane et dure, détail auquel on ne pense pas toujours avec les téléphones, qu’on voit parfois trôner sur un coussin ou une couette. Veillez également à ne pas laisser d’engins en charge sans surveillance, notamment la nuit, et débranchez-les dès qu’un niveau suffisant est atteint, afin d’éviter la surchauffe.
→ Bannir les batteries bradées sur des sites de vente en ligne ou achetées auprès de particuliers. Si la vôtre vous paraît endommagée, ne la conservez pas et adressez-vous à la déchetterie.
→ Ne pas glisser dans sa poche une cigarette électronique. En cas d’emballement thermique, vous pourriez être gravement brûlé.
→ Installer un détecteur d’incendie là où l’on recharge des véhicules. Ce geste peut s’avérer judicieux – y compris, en copropriété, dans le parking souterrain et le local à vélos.
Fabienne Maleysson
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