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Frédéric Giquel
Toutes les assurances vie ne se valent pas, tant s’en faut. Pour reconnaître un contrat efficace et durable, regardons 4 critères clés.
Les meilleurs contrats adaptés à votre profil d’investisseur
Voir le comparatifNe souscrivez jamais un contrat en ne vous fiant qu’au discours de votre interlocuteur ou à la notoriété du distributeur/assureur. Comparez les contrats sur quelques points clés : frais, fonds en euros, offre financière, services associés.
Avec 75 % des encours (1 400 milliards d’euros), le fonds en euros reste la pierre angulaire de l’assurance vie. Rappelons que l’argent versé sur ce support est garanti, minoré ou non des frais de gestion, et disponible en permanence. Comment juger de sa qualité ? En observant sa performance sur plusieurs années, a minima quatre ans. Avec les nouveaux contrats, le manque de recul doit inciter à la prudence. Sur les quatre dernières années (2019 à 2022), le rendement cumulé d’un bon fonds en euros tournait à 8 % net ou plus. Autour de 7 %, c’était moyen. À 6 % ou moins, mauvais ! En assurance vie, le passé éclaire l’avenir : un contrat au fonds en euros moribond le restera.
Il faut, ensuite, éviter certains pièges. Ainsi, le rendement est-il obtenu sous conditions ? Les taux sont souvent majorés pour les épargnants prenant en parallèle des unités de compte. Le fonds en euros est-il accessible pour 100 % de vos versements ? Si ce n’est pas le cas, vous ne pourrez pas sécuriser votre capital en totalité au besoin. Enfin, élargissez votre angle de vue en vous informant sur les taux donnés aux autres contrats de l’assureur. La loi oblige les compagnies d’assurances (mais pas les distributeurs, nuance importante) à les publier sur leur site web. Il faut de la patience pour les dénicher (dans l’onglet « Informations réglementaires » en général) puis les analyser, car beaucoup d’assureurs ne donnent que des taux moyens.
À retenir Ne négligez pas le fonds en euros, c’est la colonne vertébrale de tout contrat. Jugez sa qualité selon ses rendements sur plusieurs années, et d’après la politique de l’assureur pour y accéder et profiter du meilleur taux.
Outre un fonds en euros solide, un bon contrat doit intégrer une palette d’unités de compte autorisant une véritable diversification de votre épargne. Bien souvent, avoir accès à une petite vingtaine de fonds suffira, pour peu qu’on y trouve l’essentiel des classes d’actifs (actions, obligations, immobilier).
Attention, la pierre papier (SCPI, SCI) est absente ou trop faiblement présente dans de nombreux contrats, alors qu’elle permet de viser des rendements assez stables sur la durée (autour de 4 % net ces dernières années). Il importe également d’avoir plusieurs sociétés de gestion derrière la gamme de fonds proposée, ce qui est rarement le cas sur les contrats des grosses enseignes bancaires. Les offres plus larges – de 100 à 1 000 fonds financiers – se nichent dans les contrats distribués par les conseillers en gestion de patrimoine indépendants, ou sur le Net. Elles seront à cibler par les épargnants plus avertis ou très bien conseillés.
À retenir L’offre financière doit vous correspondre. Il ne doit y avoir ni trop ni pas assez. Jugez surtout sa polyvalence. Les options de gestion pilotée, c’est-à-dire confiée à des experts, sont à étudier avec prudence (contenu, frais supplémentaires…).
Gagner plus avec un placement, c’est aussi ne pas le payer trop cher. Attention, l’assurance vie est une usine à frais. À vous de décortiquer la facture en vous plongeant dans la notice d’information ou en consultant les tableaux que les assureurs doivent désormais publier sur leurs sites. Un travail fastidieux, mais qui vous évitera les mauvaises surprises. Voici quelques repères pour vous guider.
Attention, les frais peuvent évoluer au fil du temps, à la hausse comme à la baisse, sans que cela nécessite votre accord dans le cadre d’un contrat dit collectif (majorité de l’offre actuelle).
À retenir Soyez obsédé par le juste prix d’un contrat, n’en déplaise aux assureurs et à leurs réseaux de distribution. Des frais plus élevés que la moyenne se doivent d’être justifiés par le SAV ou les conseils donnés.
L’acronyme SAV désigne le service après-vente d’un produit, y compris financier. En matière d’assurance vie, il s’agira de la gestion administrative de votre contrat, donc du traitement de vos versements, retraits et arbitrages. Mais également de l’information fournie en cours de route. Afin de l’évaluer, essayez d’obtenir des réponses à certaines questions clés.
Sachez que les réponses en la matière feront souvent défaut, la notice contractuelle n’étant guère bavarde sur ce point.
À retenir Pour que vous soyez autonome et puissiez effectuer les actions de gestion nécessaires sur votre assurance vie, le SAV doit être au rendez-vous. Certains établissements, notamment mutualistes (Macif, MIF…), ont pris les devants sur ce terrain.
Décider d’investir sur des unités de compte étant risqué, la plupart des contrats prévoient une assurance contre les moins-values en cas de décès de l’assuré.
Exemple Vous avez versé 50 000 € net de frais d’entrée sur un contrat ; sa valeur tombe à 40 000 € après la baisse des unités de compte ; vous passez de vie à trépas ; l’assurance est actionnée (sauf cas d’exclusion, l’âge au décès entre autres) et le bénéficiaire percevra 50 000 € de capitaux (et non 40 000).
Optionnelle ou obligatoire, cette assurance dite garantie plancher ou décès s’avère chère. Son coût peut représenter 0,05 à 0,3 % par an en plus des frais de gestion. Et vous payez, que votre capital soit en plus ou moins-value. Ainsi, si votre assurance vie vaut 40 000 €, dont 10 000 € de plus-values, vous réglez chaque année pour rien 80 € (avec un coût de 0,2 %)… Autre cas, la garantie est facturée dès que le capital est inférieur à vos versements, selon un tarif variable avec l’âge. Pour 10 000 € en moins-value, il en coûte environ 15 € par an à 35 ans, 40 € à 45 ans, 80 € à 55 ans, 170 € à 65 ans et 400 € à 75 ans (ensuite la garantie s’éteint souvent). Multipliez ces prix par 10 pour 100 000 € en moins-value !
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