BRÈVE

ImmobilierLes prix s’envolent dans l’ouest

En 10 ans, les prix de l’immobilier ont augmenté sur l’ensemble du territoire mais ont surtout accentué les différences entre les zones littorales et le reste du territoire. En particulier la façade atlantique, où les prix se sont envolés de près de 50 % en une décennie.

Fouesnant est une petite ville côtière du sud du Finistère. En 2014, l’immobilier y était plutôt bon marché, avec un prix moyen d’environ 2 000 € le m², soit 25 % de moins que la moyenne nationale. Mais en 10 ans, la situation s’est complètement inversée : le prix des logements a presque doublé et s’établit aujourd’hui à plus de 3 900 € le m², 22 % de plus qu’ailleurs en France. Un cas loin d’être isolé.

50 % de hausse sur la côte ouest

Le Finistère est le département qui a subi la plus forte hausse du prix de l’immobilier au cours des 10 dernières années, avec une augmentation moyenne de 62 %. Le podium est complété par deux autres départements bretons, les Côtes-d’Armor et le Morbihan, avec des prix 57 % plus élevés en 2023 qu’en 2014.

Au-delà de la Bretagne, cette hausse spectaculaire concerne une large partie de la côte ouest, de la Normandie au Pays Basque. Tous les départements côtiers, du Calvados aux Pyrénées-Atlantiques, ont vu leur prix bondir d’au moins 44 %, alors que la moyenne nationale n’est que de 17 %. Une augmentation qui s’est accélérée depuis la crise du Covid dans ces départements de l’ouest : la hausse n’était que de 13 % entre 2014 et 2019 mais atteint 34 % entre 2019 et 2023.

La cause est avant tout démographique : les départements de la façade atlantique ont tous vu leur population augmenter fortement ces dernières années, selon les derniers chiffres de l’Insee. La Loire-Atlantique et la Gironde sont sur le podium des départements affichant la plus forte augmentation démographique.

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Des prix qui ont presque doublé autour d’Arcachon

L’analyse au niveau communal vient renforcer ce qui s’observe par département. En n’analysant que les communes ayant enregistré au moins 40 transactions immobilières dans l’année, il apparaît que 13 des 15 villes ayant subi la plus forte hausse de prix se trouvent en Bretagne ou en Nouvelle-Aquitaine.

Cela permet également d’identifier plus précisément les zones où les tarifs explosent. Ainsi, les prix de l’immobilier autour du bassin d’Arcachon semblent avoir doublé en 10 ans : +100 % à La Teste-de-Buch, +98 % à Lège-Cap-Ferret ou encore +95% à Gujan-Mestras. Même constat sur la côte landaise, où les communes Seignosse, Biscarosse et Capbreton affichent toutes des prix au moins 2 fois plus élevés qu’il y a 10 ans.

Pour ces zones côtières très touristiques, les prix sont accentués par le nombre très important de résidences secondaires. À Capbreton, Seignosse ou Cap-Ferret, la majorité des logements ne sont pas des résidences principales. Ces logements peuvent être acquis pour un usage personnel mais aussi dans le but d’en faire des meublés touristiques.

La façade ouest parfois plus chère que la Méditerranée

Le littoral atlantique est la région qui a subi la plus forte hausse, mais ce n’est pas pour autant la zone la plus chère de France. La région parisienne reste loin devant, avec un podium des départements les plus chers de France composés de Paris, des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne. Boostées par les stations de ski, la Savoie et la Haute-Savoie font également partie des 10 départements les plus chers de France et les prix y sont également en forte augmentation (+45 % en 10 ans).

L’écart de prix entre les deux littoraux de France métropolitaine n’est plus aussi net qu’auparavant. Les Alpes-Maritimes restent le département côtier le plus cher de France, mais la Gironde est aujourd’hui plus chère en moyenne que le Var ou les Bouches-du-Rhône. L’Hérault est devenu moins cher que de nombreux départements de la façade ouest (Landes, Charente-Maritime, Loire-Atlantique, Calvados, Morbihan), alors qu’il devançait tous ces départements il y a 10 ans.

Les taux élevés affaiblissent le pouvoir d’achat

En plus de subir la hausse du prix de l’immobilier, les aspirants propriétaires doivent aussi faire face à l’augmentation du taux d’emprunt depuis 3 ans et le début de la crise inflationniste. Alors qu’ils étaient compris entre 1,5 % et 1 % en moyenne entre 2018 et 2021, les taux se sont envolés pour dépasser 4 % fin 2023. Ils ont, depuis, amorcé une lente baisse, mais les taux restent de 3,5 % en moyenne en cette fin d’année 2024.

À cela s’ajoute la durée des emprunts, de plus en plus longue : entre 2014 et 2024, elle est passée progressivement de 17 ans à 21 ans en moyenne. Cela fait mécaniquement augmenter le montant à rembourser. Pour faire baisser le prix du prêt, mieux vaut faire jouer la concurrence pour obtenir le taux le plus bas possible. De même pour l’assurance emprunteur : il est souvent plus intéressant de ne pas choisir celle proposée par la banque. La SAS Que Choisir a mis en place un comparateur afin de vous aider à identifier l’assurance la plus intéressante selon votre profil.

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