Alain Bazot
Président de l'UFC-Que Choisir
Il y a un peu moins d’un an, l’UFC-Que Choisir dressait le bilan de la concurrence (re)trouvée sur le marché de la téléphonie mobile grâce à l’attribution de la quatrième licence mobile, venue dynamiser un secteur qui n’avait alors pas su démontrer sa capacité à proposer aux consommateurs des prix compétitifs.
Cette étude, qui mettait à mal de nombreux poncifs sur l’impact de cette concurrence sur les investissements et les emplois totaux du secteur, a permis de mettre un chiffre sur une réalité constatée par tous : la baisse des prix. Nous estimions alors que la volonté gouvernementale d’attribuer une quatrième licence mobile avait permis aux consommateurs, grâce à cette baisse des prix, de gagner sur la période 2012-2013, près de 7 milliards d’euros de pouvoir d’achat.
Ce chiffre pouvait alors paraître d’une ampleur énorme, peut-être même inattendue. Mais qu’on se souvienne du temps pas si lointain où les prix étaient plus de deux fois supérieurs à ceux du marché actuel. Qu’on se rende compte que les économies étaient faites par un nombre toujours plus croissant de consommateurs. Dès lors, cette estimation était particulièrement réaliste.
D’ailleurs, je n’ai pu que me réjouir quelques temps après la sortie de notre étude que l’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCEP) reprenne notre chiffre à son compte, après avoir, je le suppose, confirmé sa robustesse, pour définitivement l’institutionnaliser.
L’ARCEP, justement, vient de publier des indicateurs actualisés (montant des factures payées par les consommateurs, nombre de cartes Sim) pour l’ensemble de l’année 2014. Il m’a dès lors semblé utile d’injecter ces nouvelles données dans le modèle économique que nous avons développé pour fournir une estimation du gain de pouvoir d’achat des consommateurs sur une période plus large d’un an, sur la période 2012-2014.
En ajoutant le gain de pouvoir d’achat de 6 milliards d’euros que nous fournit notre modèle pour la seule année 2014, on obtient sur les trois dernières années une économie globale de près de 13 milliards d’euros pour les consommateurs !
Bien entendu, ne pouvant être basé que sur une estimation de la situation qui aurait prévalu si le marché n’avait conservé que trois opérateurs mobiles, ce modèle ne pourra pas maintenir indéfiniment sa pertinence ; raison pour laquelle je ne me risquerai probablement pas l’année prochaine à renouveler le présent exercice. Néanmoins, aujourd’hui il m’est particulièrement précieux pour affirmer l’ampleur du gain de pouvoir d’achat que la concurrence a permis.
Ceci ne peut que m’encourager à maintenir mon attention sur l’évolution de la structure de l’offre du marché de la téléphonie mobile afin de garantir aux consommateurs que si le secteur devait se concentrer, tout serait fait pour maintenir un niveau élevé de concurrence. Charge alors aux consommateurs, dans cet environnement concurrentiel, d’arbitrer entre les différentes offres en prenant à la fois en compte leurs contenus, leurs prix, mais également, et c’est fondamental, leurs qualités.
Alain Bazot
Président de l'UFC-Que Choisir
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