Alain Bazot
Président de l'UFC-Que Choisir
Près de trois mois après notre étude appelant les assureurs auto/moto à rétrocéder 2,2 milliards d’euros en raison des économies qu’ils engrangent avec la crise sanitaire, le temps est venu de faire un premier bilan de cette action qui a mobilisé plus de 600 000 consommateurs.
Tout d’abord, force est de constater que nos prévisions ont été confirmées, notamment notre scénario le plus prudent. La circulation automobile commence tout juste à retrouver son niveau d’avant-crise tandis que le nombre d’accidents demeure largement en deçà de sa moyenne historique. Alors que deux tiers des primes sont habituellement affectées au remboursement des sinistres, les économies sont donc bien au rendez-vous pour les assureurs.
Là où le bât blesse c’est lorsqu’il s’agit de faire bénéficier les assurés de cette manne. L’initiative de l’UFC-Que Choisir commence à porter ses fruits. Depuis notre action, la GMF et MMA se sont jointes à l’élan initié par la Maif, la Matmut et la Macif en consentant publiquement des gestes tarifaires sur tout ou partie de leurs clients. Des témoignages sont également parvenus à l’UFC-Que Choisir pour indiquer que des rétrocessions individuelles sont possibles, grâce à notre lettre type, pour les clients d’Allianz, de l’Olivier assurance ou du Crédit mutuel assurances. Souhaitons que ces dernières systématisent ces ristournes dans les mois à venir.
Reste le cas des mauvais élèves. Tout d’abord, il y a les assureurs, comme Axa et la Maaf, qui offrent des rabais de quatre mois de cotisations ou de 200 euros… à leurs nouveaux clients. Une telle démarche illustre, une nouvelle fois, que la fidélité est une vertu chèrement payée par les assurés ! Pis encore, chez Direct assurance ou Groupama qui, au vu des réponses reçues, nient l’évidence de la baisse de la sinistralité et continuent d’opposer une fin de non-recevoir à toute demande de ristourne motivée par la crise sanitaire...
J’entends bien que nous continuions de maintenir la pression sur les assureurs. L’UFC-Que Choisir suivra de près le respect de la parole donnée par la Fédération de l’assurance qui, rappelez-vous, a, sous notre pression, donné rendez-vous en fin d’année, indiquant qu’en cas de baisse de la sinistralité sur un an, une baisse des cotisations 2021 interviendrait… En cette période de Bac, que les assureurs soient assurés qu’à défaut de réponses satisfaisantes, les assurés seraient invités à solliciter la concurrence pour sanctionner les bonnets d’âne.
Alain Bazot
Président de l'UFC-Que Choisir
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