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Marie-Amandine Stévenin
Présidente de l'UFC-Que Choisir
Le site de vente en ligne chinois Temu, arrivé en France il y a bientôt deux ans, s’est rapidement imposé parmi les plateformes d’e-commerce les plus utilisées, notamment grâce à des prix bas et une campagne marketing offensive. Cependant, à l’UFC-Que Choisir, nous avons rapidement constaté de nombreuses pratiques illégales sur cette plateforme : interfaces manipulatrices, absence de contrôle des vendeurs tiers, algorithmes opaques, protection insuffisante des mineurs… Face à ces manquements inquiétants, nous avons déposé plainte auprès de l’Arcom pour non-respect du règlement européen sur les services numériques (DSA, pour Digital Services Act).
Malheureusement, Temu ne se limite pas à des pratiques commerciales illégales. Une analyse publiée la semaine dernière par notre fédération européenne, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), révèle que la plateforme constitue également un point d’entrée majeur pour des produits dangereux.
En effet, des tests réalisés au cours des quinze derniers mois par plusieurs de nos homologues européens ont mis en évidence le manque de sécurité de nombreux articles vendus sur Temu. Les organisations britannique, danoise et italienne membres du BEUC ont ainsi testé divers produits, allant des cosmétiques aux jouets pour enfants, en passant par des appareils électriques ou des casques de vélo.
Les résultats sont accablants : de nombreux risques pour les consommateurs ont été identifiés, par exemple des petites pièces trop facilement détachables dans les jouets et articles pour bébés, pouvant provoquer des suffocations, des listes d’ingrédients absentes ou erronées dans les cosmétiques, ou encore des radiateurs électriques extrêmement dangereux. Sur les 214 produits testés, pas moins de 81 % ne respectent pas la législation en vigueur et ne devraient donc pas être commercialisés en Europe. Un chiffre effarant !
Ces articles n’ont pas leur place dans nos foyers. C’est pourquoi j’en appelle aux autorités françaises et européennes : il est urgent de conclure les enquêtes en cours et de prendre des mesures dissuasives et efficaces pour que Temu respecte pleinement le DSA, ainsi que le règlement européen sur la sécurité générale des produits. Par ailleurs, les autorités douanières doivent disposer des ressources nécessaires pour mener des contrôles efficaces et empêcher l’entrée de produits dangereux en France. La vente de produits mettant en danger la santé et la sécurité des consommateurs doit cesser immédiatement.
Marie-Amandine Stévenin
Présidente de l'UFC-Que Choisir
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