BILLET DE LA PRÉSIDENTE

StellantisPeut vraiment mieux faire !

La gestion calamiteuse de la campagne de rappel de C3 et DS3 immobilisées en raison d’un défaut grave des airbags Takata, a suscité un grand nombre de plaintes de consommateurs. J’ai donc publiquement, au nom de l’UFC-Que Choisir et dans l’intérêt des consommateurs en détresse, mis en demeure le groupe Stellantis de mettre en place des solutions immédiates et concrètes permettant de pallier l‘impossibilité pour les propriétaires d’utiliser leur véhicule et de garantir le remplacement rapide des équipements défectueux. Si cette démarche a permis une montée en puissance des réparations et de la mise en disposition de davantage de véhicules de courtoise, on est encore très loin du compte ! Le groupe mentionne ainsi que près de 40 000 véhicules sont réparés en France sur les 258.000 concernés, ce qui représente à peine 15 % du parc et, ce, deux mois et demi après le début du rappel. Le groupe indique que 81.000 propriétaires ne se sont pas encore signalés sur sa plateforme (et qu’ils vont être prochainement relancés), cela revient donc à dire que 137.000 personnes s’étant signalées parfois depuis de nombreuses semaines sur la plateforme, sont toujours dans l’attente de la réception du code leur permettant d’obtenir un rendez-vous pour la réparation de leur véhicule…

Suite à notre mise à demeure, le groupe a indiqué avoir investi dans une ligne de production en Italie permettant de produire 14 600 paires d’airbags (conducteur et passager, soit un lot de pièces par véhicule) par semaine, ce qui devrait accélérer les choses… Cependant, le rappel n’est pas exclusivement français mais concerne environ 550 000 véhicules en Europe. Ce nombre de 14.600 est donc à rapporter au parc européen, ce qui change pas mal le braquet en termes d’ « accélération »… Comme si cela ne suffisait pas, compte tenu de la période des congés, ce n’est pas parce que les nouvelles paires d’airbags seront produites, qu’elles seront remplacées rapidement dès lors qu’il faut bien que les concessionnaires soient disponibles pour réaliser les travaux.

La question des alternatives proposées face à l’immobilisation des véhicules se pose donc encore plus grandement. Stellantis indique que 35.000 véhicules de courtoisie sont mis à disposition, soit une goutte d’eau par rapport aux besoins actuels des 137 000 personnes s’étant signalées sur la plateforme et laissées depuis dans l’attente, même si le groupe souligne que le taux de rotation augmente, ce qui signifie que plus de consommateurs peuvent voir leur besoin de mobilité satisfait… Mais clairement pas tous ! Est-ce que le groupe s’engage à prendre en charge les frais de location ou autres frais de déplacements engagés par les consommateurs eux-mêmes ? Tout le monde n’a pas la capacité d’assumer l’avance de ces frais, même provisoirement et il est à craindre que certains renoncent à leur déplacement cet été, faute de pouvoir financer un autre mode de transport. Cette procédure de STOP DRIVE est donc une double sanction pour les consommateurs les plus fragiles. Le groupe Stellantis n’est pas très explicite sur cette question de la prise en charge… Mais comme, ce dernier m’indique que tous les consommateurs dans l’attente d’une réparation peuvent bénéficier, s’ils le souhaitent, gratuitement d’une solution de mobilité, adaptée à leur besoin, en contactant leur centre d’appel (08 05 98 04 02), je ne peux manquer d’inviter les concernés à le faire : en cas de besoin, appelez-les et exigez qu’une solution vous soit proposée, nous ne manquerons pas, à l’UFC-Que Choisir, de tirer toutes les conséquences des réponses qui vous seront apportées.

Bref, s’il est à noter une montée en puissance, l’absence de visibilité quant à un calendrier précis de réparation, et d’informations claires et détaillées sur les alternatives possibles à l’immobilisation ne peut manquer d’agacer les consommateurs concernés et leurs représentants, déjà échaudés par le retard à l’allumage et l’impréparation de cette campagne de rappel… Comptez sur l’UFC-Que Choisir pour suivre de très près ce dossier, et lancer toute action à même de préserver les droits des consommateurs.

Marie-Amandine Stévenin

Marie-Amandine Stévenin

Présidente de l'UFC-Que Choisir

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