Yves Martin
XPeng G9Premières impressions
Arrivée juste avant l’été en France, la marque chinoise XPeng propose un SUV électrique premium qui n’a rien à envier aux stars européennes du segment, que ce soit en termes de performances, de qualité de fabrication, mais aussi de prix.
Jusque-là inconnue en France, la marque XPeng existe depuis 10 ans en Chine où elle propose 5 modèles de voiture électrique. C’est avec son G9 que le constructeur a décidé d’investir le marché hexagonal, en juin dernier. Ce grand SUV se veut ultra-technologique avec une finition premium. Son architecture et ses technologies modernes permettent d’offrir à la fois performances et autonomie.
Qualité de vie à bord
L’habitacle du XPeng G9 est très technologique et pourrait ne pas convenir à certains. Difficile de ne pas faire le parallèle avec l’ambiance d’une Tesla 3, par exemple, même si la chinoise propose une bien meilleure finition. Les matériaux sont de très bonne qualité, bien rembourrés partout dans l’habitacle, y compris dans la partie inférieure de la planche de bord, ce qui est assez rare pour être souligné. Leur assemblage est tout aussi irréprochable. Le G9 n’a rien à envier aux productions européennes réputées en la matière.
Il pèche en revanche par une ergonomie assez particulière. La quasi-totale absence de boutons de commandes oblige à passer par l’écran central. Seul le volant est équipé de quelques commandes physiques. Et encore, celles-ci servent aussi bien à régler les rétroviseurs extérieurs que la musique, la climatisation, la commande vocale ou encore le volant, selon la fonctionnalité choisie auparavant sur l’écran multimédia. Heureusement, ces manipulations ne sont pas à faire trop fréquemment. De même, l’activation du régulateur de vitesse se fait en baissant le levier de vitesses situé à droite du volant. C’est peu commun.
Encore plus surprenant, le système de surveillance d’angle mort, qui affiche l’image du côté de la voiture où le clignotant fonctionne, prend le dessus sur la carte de navigation. En ville, c’est vite gênant car on peut facilement rater un embranchement. Il existe heureusement une possibilité de réduire cette image afin qu’elle ne masque plus l’écran.
L’écran tactile, quant à lui, manque de réactivité et il faudra parfois insister avant de pouvoir sélectionner une fonction ou un réglage. À noter que le passager dispose, devant lui, d’un second écran que le conducteur ne peut pas voir, grâce auquel il peut regarder des films, accéder à des applications, etc.
Côté confort, c’est carton plein pour le SUV chinois. D’autant plus que le modèle pris en main était doté de l’option « Sièges premium et audio haut de gamme », facturée 3 990 €. C’est cher, mais qualité de réalisation et confort des sièges sont excellents. Nous avons également apprécié la fonction massage incluse avec cette option, qui permet de se revigorer en cas de besoin, même si, là encore, nous avons pesté contre le manque de sensibilité de l’écran central qui a rendu la mise en service fastidieuse.
Enfin, une application permet d’enregistrer la clé de la voiture sur son smartphone. On peut ainsi, d’un coup d’œil, connaître l’autonomie restante (mais pas le niveau de charge de la batterie), mais aussi paramétrer de nombreuses fonctions à distance, comme l’ouverture des portes, le préchauffage de la batterie, le conditionnement de l’habitacle ou encore de programmer un trajet. Il est même possible de gérer le stationnement en faisant bouger le véhicule à distance. Pratique pour s’insérer ou sortir d’une place de parking étriquée par exemple.
Côté habitabilité, le G9 se montre accueillant et spacieux. Les occupants avant et arrière disposent de beaucoup d’espace. En ce qui concerne le rangement, la boîte à gants et les bacs de portières pourraient être plus grands, mais la console centrale est assez volumineuse. Et avec un coffre à l’arrière de 600 à 1 576 litres (dossiers rabattus mais sans plancher plat) et un autre à l’avant de 72 litres, la capacité de chargement est honnête.
Au volant
Le G9 est proposé en 3 configurations :
- Standard avec une autonomie de 460 km ;
- Étendue avec une autonomie de 570 km ;
- Performance (4 roues motrices) avec une autonomie de 520 km.
La première utilise une batterie LFP (Lithium-Fer-Phosphate) de 78,4 kWh de capacité brute alors que les deux autres fonctionnent avec une batterie NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt) de 98 kWh bruts.
Nous avons pris en main la version médiane, celle qui devrait représenter le plus gros des ventes. La mécanique s’est avérée performante et les quelque 2 210 kg de notre modèle ne semblent pas pénaliser les accélérations ni les reprises. Nous avons d’ailleurs apprécié les différentes possibilités de personnalisation de la conduite.
En roulant tranquillement sur des routes de campagne, des départementales et quelques voies rapides urbaines, notre consommation moyenne s’est affichée à un niveau assez contenu de 21,9 kWh/100 km. De quoi, en théorie, parcourir 447 km. Reste que nos conditions de roulage étaient idéales pour le test. Les quelques kilomètres réalisés sur autoroute, à vitesse plus élevée, ont montré un appétit accru et une autonomie logiquement en baisse (environ 350 km). Un chiffre qui peut sembler juste mais qui est compensé par une vitesse de charge exemplaire (sous 260 kW en courant continu pour la première version et 300 kW pour les autres). Cela permet de passer de 10 % à 80 % de charge en seulement 20 minutes, à condition de trouver le chargeur adapté.
Outre les modes de fonctionnement traditionnels (éco, normal, sport), il est possible de sélectionner soi-même une assistance de direction plus ou moins directe. Sur route, le G9 se montre relativement agile même lorsque le tracé devient sinueux, son poids se faisant assez vite oublier. Les reprises ne posent aucun souci et il est possible de dépasser facilement grâce à l’excellente réactivité de la mécanique. Les suspensions sont assez efficaces lorsque le revêtement est en bon état. Lorsque le sol se dégrade, elles ont plus de mal à gérer les irrégularités de la route (mauvais raccordements, plaque d’égout…) et engendrent quelques soubresauts.
En ville, il faudra se familiariser avec ses dimensions généreuses et sa visibilité moyenne. Heureusement, les caméras et radars avant et arrière d’aide au stationnement veillent au grain. En plus, la vision 360°, qui permet de visualiser l’environnement proche de la voiture et les différents obstacles près des roues, est d’une aide précieuse.
La gamme et les tarifs du XPeng G9 (août 2024)
Puissance | Batterie | Autonomie annoncée WLTP | Prix | |
Propulsion | 313 ch | 78,4 kWh | 460 km | 59 990 € |
Propulsion | 313 ch | 98 kWh | 570 km | 63 990 € |
Traction Intégrale | 551 ch | 98 kWh | 520 km | 73 990 € |
Le XPeng G9 en résumé
Avec le G9, XPeng arrive sur le marché des SUV premium par la grande porte. Et malgré ses prestations à la hauteur, il reste abordable vis-à-vis de la concurrence. Généralement germanique, cette dernière est souvent, a minima, 20 000 € plus chère. Ainsi, la version de 313 ch prise en main, sans option, est proposée à 63 990 €. En comparaison, un Audi Q8 e-tron 50 de 340 ch s’affiche à partir de 89 020 € et un Mercedes EQE (245 ch) débute à 84 900 €. Une différence de prix non négligeable à l’avantage du G9 qui justifiera bien le fait de s’adapter à une ergonomie perfectible.
Les +
- Finition
- Autonomie
- Performances
- Agrément de conduite
- Rapport qualité-prix
Les -
- Ergonomie
- Visibilité moyenne
- Suspensions sèches sur mauvais revêtements